mardi 17 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

Il était certainement à la recherche d'une occasion pour repréciser sa pensée sur le départ ou non des Forces impartiales. Et la cérémonie d'inauguration du Centre de commandement intégré (CCI) hier à Yamoussoukro lui en a donné l'aubaine. A l'espace Vatican qui jouxte le quartier Morofé, village de l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny, le chef de l'Etat a tenu un discours à l'endroit des Forces impartiales. Ce discours contredit à bien des égards certaines de ses précédentes déclarations concernant les casques bleus. Hier, contrairement à ses déclarations antérieures, Laurent Gbagbo a rendu un vibrant hommage aux soldats de l'ONUCI et de la Licorne : " () Je voudrais vous remercier d'être venus partager avec nous, les jours les plus terribles, les plus graves de l'histoire jeune de notre jeune Etat. Souvent, vous avez essuyé les quolibets. Mais ça, ça fait partie de la vie des sociétés. Quand un pays est en crise, la crise n'est pas seulement ce qu'on voit, la crise est aussi interne. Mais vous êtes là () Je souhaite que cette fraternité d'armes continue et que vous nous aidez encore. Parce que nous n'avons pas fini. Il y a des gens qui écrivent et je lis ça souvent. Gbagbo veut chasser les soldats de l'ONUCI, il veut chasser les soldats de la Licorne, mais je comprends français. Je sais écrire français. Si je veux ça, je vais le dire. Et si je veux ça, je vais l'écrire. Mais depuis que nous sommes là, je ne l'ai pas encore dit. Et ce n'est pas encore ce que je demande. Ce que j'ai dit à la délégation de l'ONU, aidez-nous à appliquer l'accord de Ouaga. Il y a des témoins qui sont là. Ils me demandent leur rôle, ce qu'ils vont faire. Je leur réponds que la crise n'est pas finie. La crise sera finie quand nous aurons achevé totalement d'exécuter les résolutions contenues dans l'accord de Ouaga. Vous êtes là avec nous. Aujourd'hui (Ndlr, hier) nous sommes en train de lever la zone de confiance () ".
Laurent Gbagbo a également levé un coin du voile sur les aspects cachés du dialogue direct. " Avant de lancer cette initiative, j'ai consulté directement ou indirectement tous ceux qui sont concernés : la CEDEAO, les Forces nouvelles, l'UA, tout le monde () Et c'est quand nous nous sommes rendus compte que chacun était en attente de quelque chose et était prêt à faire sa part de sacrifice que nous avons fait cette proposition. Aussi, n'ai-je pas été étonné du bon accueil réservé à ces propositions par les Forces nouvelles. Je les ai déjà remerciées pour cela, je voulais le faire publiquement ici. Parce qu'on se marie à deux. () On se réconcilie à deux. Quand un pays est en crise, c'est le travail du Président de la République de proposer les solutions. Mais celui à qui il fait les propositions, s'il ne les accepte pas, ces propositions sont vaines () La mission de l'ONU n'est pas terminée. Si c'est notre avis que vous voulez, je vous le dis net () ". Avant lui, le Premier ministre Guillaume s'est dit heureux de l'inauguration du CCI qui marque le début de la réunification du pays. Et s'est engagé à mener à bien le désarmement. Quant au général Philippe Mangou, il a, dans son allocution, défini les objectifs du CCI. Il a pour missions entre autres de contribuer à l'élaboration de la politique de Défense et de sécurité, à la mise en ?uvre du PNDDR, sous la supervision des Forces impartiales. Sans oublier l'opérationnalisation des tâches militaires et de sécurité liées au processus de sortie de crise ainsi que la sécurisation des audiences foraines, des opérations d'identification et la sécurité du processus électoral
En sa qualité de nouveau ministre de la Défense, Michel Amani N'guessan a prononcé son tout premier discours. S'adressant tout particulièrement aux militaires des deux camps, il a déclaré qu'en décidant " de cogérer les questions liées à la défense et à la sécurité, vous rejetez d'emblée toute idée de clan, de parti pris pour ne privilégier que l'intérêt national, le bonheur de notre chère Côte d'Ivoire qui a tant souffert des querelles inutiles () Nous n'avons pas le droit de décevoir () ". Le CCI, faut-il le rappeler, sera animé par des officiers, sous-officiers et militaires du rang issus paritairement des FDS et des FDS-FN.

Yves M. Abiet
Envoyé spécial à Yakro

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