lundi 23 avril 2007 par Le Temps

La reprise des décaissements de la Banque mondiale (BM), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque africaine de Développement (BAD) envers la Côte d`Ivoire est immente. C`est ce sur quoi s`accordent tous les observateurs et analystes de l`environnement diplomatique et de la haute finance. Surtout après la signature de l`Accord de paix de Ouagadougou et la dernière mission d`une délégation ivoirienne conduite par le ministre d`Etat Bohoun Bouabré du Plan et du Développement et du nouveau ministre de l`Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, en marge des Assemblées de Printemps de la Banque mondiale et du FMI. Les deux hommes ayant profité de l`occasion pour " vendre " les retombées de cet accord. Si la présence du premier cité a été d`un apport appréciable, l`on peut affirmer sans se tromper que les acquis de cette mission marquent indubitablement l`examen de passage réussi de Charles Diby Koffi devant les Institutions de Bretton Woods que sont la Banque mondiale et le FMI. Mieux, sa première victoire en tant que ministre plein. Il s`agit de l`Accord signé d`une part par l`argentier du gouvernement et James Bond, Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d`Ivoire, le jeudi 16 avril dernier à Washington, DC. Cet Accord précise un communiqué de la Banque mondiale à Abidjan, " pourrait faciliter une reprise des prêts et crédits institutionnels. Les prochaines étapes du processus comprendraient, pour ce qui concerne la BM. la préparation d`un don de pré-appurement des arriérés pour financer la démobilisation et la réintégration des ex-combattants, la réhabilitation communautaire et la consolidation de la paix. Ce, grâce au don d`un montant de 100 millions de dollars, soit 50 milliards de FCFA " Cette manne, de source bien introduite, dans la délégation ivoirienne, pourrait tomber d`ici fin juin. Par ailleurs, précise la même source, " En anticipant, et avant l`octroi du don, le gouvernement ivoirien s`est engagé à commencer le paiement de son service de la dette". A toutes fins utiles, ajoutons qu`en 2006, l`Etat ivoirien a remboursé au titre des arriérés intérieurs, plus de 200 milliards de FCFA contre un objectif budgétaire de 30 milliards de FCFA. " Dans le même temps, indique le communiqué, la partie ivoirienne travaille avec la Banque mondiale sur les moyens d`apurement total des arriérés dus à cette Institution d`ici fin 2007 ou début 2008". Indiquons que le montant total de ces arriérés est à ce jour de 422 millions de dollars, soit plus de 215 milliards de FCFA. Pour l`apurement de cette dette, le ministre Diby Koffi et son staff ont mis en place un montage financier qui repose sur trois instruments. Il s`agit primo du lancement d`un emprunt obligataire d`un montant minimum de 80 milliards de FCFA. Son émission a permis de mobiliser plus de 84 milliards de FCFA. Secundo, l`émission d`un bon du trésor pour 35 milliards de FCFA. Tertio, la mobilisation de 25 milliards de FCFA à partir d`un crédit relais sur le marché interbancaire. Ce qui devrait permettre de récolter 145 milliards de FCFA indispensables pour l`épongement total de la dette envers la Banque mondiale. Une fois cet acte majeur posé, cette dernière (BM) reprendrait un programme d`assistance entier qui rouvrirait la possibilité pour la Côte d`Ivoire qui amorce une sortie de crise après l`Accord de paix de Ouagadougou, de rechercher et obtenir des prêts et auprès de l`Institution. "Pour davantage tester la qualité de la signature de l`Etat à travers son Trésor public d`une part, et pour mobiliser d'autre part des ressources sur le marché régional. Nous venons de lancer un emprunt obligatoire pour mobiliser 30 milliards, dit le ministre Diby.

Bamba Mafoumgbé
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