samedi 28 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

Le mouvement de retour des exilés militaires enclenché avec solennité par le come-back très médiatique du très célèbre officier supérieur de l'armée nationale, le Colonel Yao Yao Jules, ancien porte-parole des FANCI sera-t-il suivi par ses homologues en délicatesse avec le régime de Laurent Gbagbo ? Doit on s'attendre à revoir dans quelques semaines le Général Doué, les Colonels Kadio Miezou, Zoin Honoré, Mbahia et les 150 autres exilés militaires recensés, effectuer le pas du retour vers la mère patrie ? Selon de bonnes sources, il y aurait encore quelques hésitations. Il y a de cela quelques jours, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo signait, dans le cadre de la mise en oeuvre de l'accord de Ouaga dont il est l'initiateur, une ordonnance d'amnistie générale pour absoudre tous les auteurs, complices, commanditaires ou supposés du crime d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Une façon pour lui d'éteindre toutes les poursuites engagées contre des officiers ou simples soldats de l'armée nationale suspectés de vouloir renverser le régime en place. Et rassurer par là- même ceux d'entre eux qui étaient en cavale hors du territoire national de regagner leur pays. Une mesure qui vise, en fait, à instaurer un nouveau climat d'apaisement conformément à l'esprit de l'accord de Ouagadougou. C'est dans ce cadre qu'il faut situer le récent retour du Colonel Yao Yao Jules qui a décidé de mettre "fin à son isolement en saisissant la main tendue du chef de l'Etat". Là où l'on attendait un retour massif des officiers exilés, ils seraient pas moins de 150 selon des sources recoupées, c'est un seul soldat qui est rentré au bercail. Dans des conditions non totalement encore élucidée. Car le lieu d'exil, la date d'arrivée du Colonel Yao Yao Jules en Côte d'Ivoire, comment s'est-il signalé aux autorités ivoiriennes ? Tout cela demeure encore un mystère. Pourquoi n'a-t-on pas engagé des négociations avec l'ensemble des militaires exilés pour s'accorder sur leur retour ? En tout état de cause, l'ordonnance prise par le chef de l'Etat risque d'avoir un effet très limité. D'autant plus que, selon des sources très autorisées, celui qu'on peut considérer comme le chef de file des militaires exilés (par le grade et par les fonctions qu'il a occupées au sein de la grande muette) le Général Mathias Yehamun Doué, ex-chef d'Etat-major des FDS-CI, ne serait pas du tout prêt à regagner la Côte d'Ivoire. Parce qu'il ne croit pas à la sincérité de ce qui se trame actuellement. Pour lui, cette ordonnance n'est rien d'autre que du miel qu'on tend pour attirer les abeilles, de la comédie, une vraie mascarade. Il ne croit même pas au regain d'amour entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, tout se fait si vite et dans la précipitation alors que chacun sait que l'autre le surveille comme du lait sur le feu. La confiance ne se construit pas en un seul jour et ici l'on semble privilégier plus le côté spectaculaire des choses. C'est pourquoi celui qu'on surnomme "le Chinois" dans la grande muette ivoirienne reste très méfiant, il n'est pas chaud pour regagner la Côte d'Ivoire même si la chaleur de la terre natale lui manque.

Akwaba Saint Clair

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