lundi 14 mai 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Après la publication de notre dossier sur le malaise au sein de l'église du christianisme céleste de Côte d'Ivoire du révérend Zagadou Akéblé, le nouveau président du comité directeur national de ladite église, opposé aujourd'hui à M. Gomé Hilaire, ancien patron de cette structure, a bien voulu se confier à L'Intelligent d'Abidjan. Entretien.

Que peut-on retenir de votre convocation à la police économique, où M. Gomé Hilaire ne s'est pas rendu ?
En pareille circonstance, on ne peut pas dire que Gomé Hilaire a été convoqué pour être mis aux arrêts. Avec la crise qui secoue l'église du christianisme céleste de Côte d'Ivoire, il y a des affaires courantes à gérer. L'église a bien une administration qui doit fonctionner. Et c'est pour mettre les choses à leur place, qu'à plusieurs reprises, le chef du diocèse a convoqué M. Gomé, qui malheureusement, n'a pas répondu à ses appels. C'est ainsi qu'il a été convoqué à la police économique où il devait répondre de ses actes.

Convoqué, Gomé Hilaire n'est pas venu. Que comptez-vous faire maintenant ?
Nous sommes dans un pays de droit et l'église est religieuse. Vous savez, il est écrit qu'on ne peut pas traduire un membre de l'église, quelle que soit sa faute, en justice. Si nous sommes arrivés à ce stade, c'est parce que nous avons usé de tous les moyens possibles pour remettre les choses à leur place dans l'église. Mais, nous avons constaté que M. Gomé Hilaire qui a dérapé en faisant du faux avec l'église universelle du christianisme céleste de Côte d'Ivoire ne voulait pas entendre raison. En ce qui concerne le patrimoine de l'église que veut coûte que coûte s'approprier M. Gomé, nous disons non. M. Gomé doit bien partir avec ses nouvelles fonctions dans sa nouvelle église qu'il a créée. Il y a bien l'église du christianisme de Côte d'Ivoire qui nous concerne et l'église universelle du christianisme céleste de Côte d'Ivoire qui concerne désormais M. Gomé Hilaire.

M. Gomé Hilaire ne reconnaît pas avoir détourné les 13 millions de l'église. Il dit tenir l'arrêté légal qui fonde désormais votre église. Qu'en est-il exactement ?
Concernant l'arrêté, tous doivent savoir qu'il est bien mentionné sur ce document, l'église universelle du christianisme céleste de Côte d'Ivoire. L'arrêté de M. Gomé ne parle donc pas de l'église du christianisme céleste de Côte d'Ivoire. En comparant ces deux dénominations, on n'a pas à se perdre dans les faux débats. Et c'est pourquoi, nous disons juridiquement, que M. Gomé fait du faux en voulant s'approprier le patrimoine de l'église du pasteur Emmanuel Oshoffa. Nous ne nous reconnaissons pas aujourd'hui en ce que fait M. Gomé. En ce qui concerne les 13 millions dont vous parlez, nous voulons préciser les choses. En son temps, il était président du comité directeur national, poste que j'occupe aujourd'hui. C'est bien cette structure qui a la responsabilité de gérer les finances de l'église. C'est à ce titre qu'il a organisé la fête Néhémie 2006, qui a rapporté 13 millions de Frs Cfa à l'église. Ce n'est donc pas l'argent de M. Gomé pour proclamer partout qu'il ne doit à personne. Ce n'est pas non plus lui qui a financé l'opération. Elle a été organisée avec la cotisation de tous les membres du comité directeur national, dont M. Gomé Hilaire qui a versé 100.000 Frs, à titre de cotisation personnelle. Cette cérémonie a été organisée avec la caution du révérend Most supérieur Zagadou Akéblé, chef du diocèse de Côte d'Ivoire, qui a co-signé la note circulaire qui invite les paroisses et les paroissiens à honorer leur engagement vis-à-vis de Dieu. C'est comme ça que nous avons mis cette cérémonie sous le signe de Dieu. Il n'a jamais été dit quelque part que les fruits de cette cérémonie devaient être remis à Gomé Hilaire.

Mais, comment M. Gomé a pu garder cette somme par devers lui, surtout que l'église a un compte bancaire ?
En son temps, l'église avait un compte à la Bicici, quand j'étais moi-même, de 94 à 97, trésorier adjoint du diocèse de Côte d'Ivoire. Après l'opération Néhémie, il a été dit que cet argent devait être versé en banque sur un nouveau compte, parce que l'ancien n'a plus existé quand on a dissocié les volets spirituel et administratif. C'est ainsi que, cinq mois après la cérémonie qui a rapporté les 13 millions, j'ai approché le trésorier général à mon titre de vice président du comité directeur national, pour savoir ce qu'il en était. Ce dernier m'a répondu qu'à la fin de la cérémonie, M. Gomé est parti avec l'argent pour le garder par devers lui, sous prétexte que l'église était dans la clandestinité. Ainsi, à une réunion du comité central, à la veille du départ à Imeko, terre sainte, pour le pèlerinage, une question concernant cet argent a été posée au président du comité directeur national d'alors, M. Gomé Hilaire. Il n'a pas pu donner de réponse. En tant que vice-président, j'ai pris la parole pour rassurer les uns et les autres ce jour-là en leur disant que l'argent devait être présenté dans les jours à venir. Depuis lors, M. Gomé Hilaire s'est éloigné, en ne voulant plus travailler avec moi. Il a donc refusé de loger cet argent dans un compte bancaire. Ce n'est donc pas son argent, comme il le fait croire.
Par Huberson Digbeu
huberson07626870@yahoo.fr

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