mercredi 27 juin 2007 par Notre Voie

Dans le cadre de la mise en ?uvre de l'ordonnance d'amnistie du président de la République , trois éléments des Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire ont été libérés hier à Bouaké par les forces nouvelles en présence du directeur de cabinet du Premier ministre. Le Ranhôtel de Bouaké a abrité hier une cérémonie de libération de deux gendarmes et d'un agent des Eaux et Forêts. Trois détenus, membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) de Côte d'Ivoire qui avaient été faits prisonniers durant la crise. Ils ont été officiellement remis au ministre de la Défense Michel N'Guessan Amani. Cette libération se situe dans le cadre de l'application de la loi d'amnistie prise par le chef de l'Etat. Et qui avait permis, le 8 juin dernier, à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MAMA) de libérer une soixantaine de détenus appartenant aux Forces Nouvelles. La cérémonie d'hier est donc la suite de ce qui s'est passé 18 jours plus tôt à Abidjan. Pour ce faire, la libération des détenus s'est déroulée dans l'une des salles de réunion du Ranhôtel où n'ont été conviées que quelques personnalités. Il s'agit, entre autres, de M. Koné Tiémoko, directeur de cabinet représentant le Premier ministre Guillaume Soro Kigbafori, du ministre de la Défense Michel Amani et son collègue de la Justice Koné Mamadou, des généraux Philippe Mangou et Soumaila Bakayoko, de M. François Guéhi, directeur de l'administration pénitentiaire au ministère de la Justice et de M Antoine Legrand, représentant du Comité international de la Croix rouge (CICR). C'est donc loin des regards de la foule que ce dernier a réceptionné les ex-détenus. Avant de les remettre à son tour au ministre de la Défense. En effet, le représentant du CICR a expliqué que le droit international humanitaire ou droit de la guerre, reconnaît à tout détenu, le droit de refuser d'être filmé ou présenté en public lors de sa libération. M. Legrand a remercié les autorités ivoiriennes qui, dira-t-il, ont respecté leurs engagements pris à Ouagadougou et ont surtout tenu compte du droit international humanitaire?. Selon lui, cette libération de détenus qui, comme celle du 8 juin dernier à Abidjan, se situe dans le cadre de l'application de la loi d'amnistie, est un bon signe pour l'avenir. Il a expliqué que les ex-détenus seront acheminés à Abidjan par ses services d'où ils pourront regagner leurs unités respectives. Pour sa part, le ministre de la Défense a souhaité que la dynamique impulsée par l'accord de Ouaga ne s'arrête plus jamais. Il a, ensuite, mis en garde ceux qui veulent faire entorse au processus de paix. En tout état de cause, Michel N'Guessan Amani a fait savoir que le processus de paix est bien en marche. Et que le président de la République sera le 5 juillet prochain à Bouaké avec plusieurs autres chefs d'Etat africains pour présider une importante cérémonie d'incinération des armes. Aux yeux du général de Brigade Philippe Mangou, patron des FDS, le chef de l'Etat ivoirien qui a initié le dialogue direct a beaucoup de mérite tout comme le Premier ministre qui s'y est engagé en acceptant la main tendue du président Laurent Gbagbo. C'est le lieu de féliciter et de rendre hommage au président Laurent Gbagbo et son Premier ministre Guillaume Soro qui ont choisi librement la voie du dialogue direct. Une voie qui nous conduit sur le chemin de la paix. Nous avons donc l'agréable devoir de les soutenir et de protéger leurs efforts?, a déclaré ce chef d'Etat-major des Forces de défense et de sécurité FDS. Avant d'ajouter que les difficultés sur le chemin de la paix ne devraient pas constituer un seul motif de recul pour les différents acteurs. Appelant à ses côtés le commandant Wattao et le lieutenant colonel Ouattara Karim, il a révélé que ces deux chefs des Forces Nouvelles et lui ont vécu ensemble les affres de la prison. Hier, nous nous affrontions. Aujourd'hui, nous voici face à face. On mangeait dans la même assiette. On adressait les mêmes prières au Dieu unique, eux les musulmans et moi le Chrétien, fils de Pasteur?, a fait savoir le général Philippe Mangou, estimant que plus que quiconque, les militaires connaissent l'importance de la liberté et de la paix.
Succédant à son collègue des FDS, le général Soumaïla Bakayoko, chef d'Etat-major des forces nouvelles, a indiqué que la libération des trois éléments des FDS fait suite à celle de plusieurs civils qui avaient été remis au CICR. Pour lui, la cérémonie de libération des détenus constitue un message de paix, de réconciliation. Mais aussi l'espoir de voir la Côte d'Ivoire sortir grandie de la crise qu'elle traverse. A ce sujet, il a réitéré l'engagement des Forces Nouvelles à toujours poursuivre la mise en oeuvre de l'accord de Ouaga jusqu'à la réunification totale de la Côte d'Ivoire. Quant au représentant du Premier ministre, il a estimé que la cérémonie de libération des détenus marque la volonté commune des FDS et des FAFN d'aller à la paix. Il a en outre affirmé que les Ivoiriens ne resteront pas insensibles à ce qui vient de se passer à Bouaké. La cérémonie marquant la libération des détenus s'est déroulée en présence du commandant du théâtre des opérations Comthéâtre le lieutenant colonel Boniface Konan, du lieutenant colonel Ange Kessi Bernard Mondésir, commissaire du gouvernement, des consuls du Mali, du Burkina et de la France et du général Diabagaté Soumaïla, conseiller militaire du Premier ministre et M. Alain Richard Donwahi ex-coordonnateur général du PNDDR, aujourd'hui conseiller du Premier ministre chargé des Questions de désarmement démobilisation et de réinsertion (DDR).


Faustin Yao K. Envoyé spécial à Bouaké

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