vendredi 20 juillet 2007 par Le Nouveau Réveil

Paul Antoine Bohoun Bouabré, ministre d`Etat et de la planification s`est confié hier à la radio Onusienne en Côte d`ivoire. Il a expliqué les raisons de la recente conférence des bailleurs de fonds et les perspectives qui s`offrent à la Côte d`Ivoire.

Une conférence de bailleurs de fonds pourquoi faire ?

Pour continuer le travail. Notre pays connaît un processus de sortie de crise grâce à l`accord de Ouagadougou. Les choses vont dans la bonne direction. Ayant élaboré un document qui indique clairement l`ensemble des activités qui prennent en compte le processus politique de Ouagadougou, il était important que nous en informions nos partenaires. S`il y a possibilité de financer ce programme, qu`on indique l`effort national donc la part du gouvernement ivoirien, mais en même temps, on sollicite l`appui de ses partenaires.

Quels sont les axes de ce programme?

C`est connu par tous. D`abord la réunification du pays, l`identification des populations, le processus électoral, le désarmement et la réinsertion de l`ensemble des ex-combattants. C`est vraiment les axes les plus importants. Et c`est l`ensemble du programme que conduit le Premier ministre.

Dans ce programme, y a-t-il des priorités ?

On a déjà lancé le processus d`identification à partir de l`audience foraine. Le Premier ministre est parti à Bouaké pour installer la cour d`Appel de Bouaké. Ainsi, on a procédé à la nomination des magistrats qui vont conduire cette opération-là.

Est-ce le coup de départ ?

Mais ensuite, vous le savez, on a mis en place, le centre de commandement intégré, qui est le coup de départ également du processus de désarmement et de la réunification de l`ensemble des forces militaires en Côte d`Ivoire. Vous savez, c`est un vaste programme qui doit déboucher sur l`organisation des élections, justes, transparentes et ouvertes.

Vous avez écouté les bailleurs de fonds, quelles sont les perspectives ?

Elles sont bonnes, toutes les annonces qui ont été faites sont bonnes. Mais, je voudrais mentionner particulièrement deux annonces. La première, c`est la réunion du conseil d`administration de la Banque mondiale qui (Ndlr: hier) a approuvé le don au profit de la Côte d`Ivoire d`un montant de 120 millions de dollars soit 60 milliards. Don qui va servir à soutenir le programme de sortir de crise. C`est une première pour la Banque mondiale et la Côte d`Ivoire. C`est à saluer. Ça annonce la reprise du partenariat financier avec cette institution importante. La deuxième annonce, c`est celle qui a été faite par le représentant résident du Fonds monétaire international. Le 30 août, le Fonds monétaire international, au niveau du conseil d`administration, va se réunir pour approuver le programme post-conflit que nous négocions depuis 2 ans. C`est une très bonne nouvelle. Ça veut dire qu`avec ces deux institutions, nous faisons une reprise de la coopération financière avec l`ensemble de la communauté financière internationale. C`est une très, très grande nouvelle. C`est depuis 2002 qu`on avait rompu la coopération financière avec ces institutions. Cette annone met fin à la rupture qui avait été consommée depuis 2002. Les bailleurs fonds, très souvent, ont indiqué que la rupture d`avec la Côte d`Ivoire était due aux questions de bonne gouvernance.

Avez-vous des assurances à leur donner au moment où la Côte d`Ivoire sort de la crise ?

Les partenaires avec lesquels nous discutons nous connaissent et nous les connaissons. Nous travaillons ensemble depuis quelques années, et nous avons ensemble mis en place des dispositifs pour la gestion de ce programme de sortie de crise. Depuis que nous travaillons ensemble, ils savent très bien nos méthodes. Ils connaissent notre engagement pour la bonne gouvernance. Ils savent les dispositions pratiques que nous avons prises pour régler les problèmes qui ont surgi ici et là. Par exemple, dans le cas de la filière café-cacao, nous avons mis en place un dispositif qui rassure tout le monde qui fait qu`aujourd`hui, il y a moins de bruit dans la filière. Nous faisons de même pour le secteur du pétrole et de l`hydrocarbure d`une façon générale. Donc, on n`a pas de gêne, on n`a pas de sujet tabou avec nos partenaires. Nous sommes toujours très à l`aise pour discuter avec eux de ces questions là. Parce que cela fait partie de nos propres convictions, qu`aucun pays ne peut se développer s`il ne met pas en ?uvre la pratique de la bonne gouvernance.

La Côte d`Ivoire attend aujourd`hui les bailleurs de fonds ?

Tout le programme qui a été conçu est un programme d`à peu près 139 milliards. Le pays lui-même met un peu plus de 40 milliards. Et nous attendons de nos partenaires 89, disons 90 milliards de FCFA. Et les annonces qui ont été faites permettent de penser que ce programme va être couvert très rapidement.

Mais, on sait que la Côte d`Ivoire peut, elle seule, financer ce programme. Pourquoi faire appel aux autres ?

Nous sommes membres de la communauté internationale. Il n`y a aucune raison que notre pays refuse de bénéficier de possibilités offertes par la communauté internationale, d`une part. D`autre part, la Côte d`Ivoire est quand même un pays sous-développé. On a des besoins qui vont largement au-delà de nos moyens. Troisième enfin, la Côte d`Ivoire est en crise. Une crise grave. Et cette crise a occasionné des problèmes que jamais nous n`avions connus. Où des problèmes qui existaient, mais qui ont été amplifiés par la crise. C`est donc pour tout cela que les ressources propres de la Côte d`Ivoire ne souffrent pas.

Propos recueillis par POY

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