Lundi dernier, à l'occasion de la cérémonie de la flamme de la paix, les Ivoiriens et les amis de la Côte d'Ivoire ont revu avec beaucoup de plaisir Mme Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, la veuve du premier chef d'Etat ivoirien, qui vit désormais aux îles Bahamas. A l'invitation du président Laurent Gbagbo, elle a tenu sa place dans la loge officielle du stade municipal de Bouaké. Mme Houphouët-Boigny a gardé intactes sa grâce et sa beauté d'antan comme si le temps n'avait aucun effet sur elle. Comme toutes les filles et fils de la Côte d'Ivoire, soucieux de retrouver la paix dans leur pays, après cinq ans de déchirure, elle a voulu vivre ce moment historique de la proclamation de fin de la guerre. Quoi de plus normal, dirait-on, pour une personne qui a passé environ 40 ans de son existence, aux côtés de son époux, à construire la paix en terre d'Eburnie. Mais en vérité, rien ne l'obligeait fondamentalement à effectuer le déplacement de Bouaké si elle n'y trouvait aucun intérêt personnel, la thèse du simple attachement à la Côte d'Ivoire, nous paraissant, un peu courte. Car il existe dans ce pays, des hommes et femmes, ayant fait la preuve de leur attachement à la patrie, qui n'ont pas jugé utile de répondre à l'invitation des organisateurs du bûcher de la paix. D'ailleurs, à en croire des sources proches de la famille Boigny, la présence de Thérèse tenait à une seule raison : saluer la politique de paix de " Nanan Boigny ", poursuivie par le président Laurent Gbagbo, le farouche adversaire d'hier. C'est assurément un grand hommage rendu par cette illustre dame au chef de l'Etat, qui à travers ses actes, apparaît aux yeux du monde entier, comme le véritable héritier de l' " Houphouétisme ", la philosophie politique du " père de la Nation " ivoirienne, basée sur la paix, l'ouverture et la tolérance. Et cela tout au contraire des Bédié et Ouattara, qui se réclament bruyamment de cette doctrine alors que leurs faits et gestes quotidiens, les font passer chaque jour pour de gros imposteurs. Si, en boycottant la cérémonie de lundi dernier, ces deux pontes de l'opposition avaient à c?ur de ne pas donner la caution des " houphouétistes " à l'initiative du président de la République et du premier ministre, ils viennent d'être désavoués par Thérèse Houphouët-Boigny, dont la seule présence avait valeur de cachet original de l' " Houphouétisme " à estampiller à l'Accord politique de Ouagadougou. Tout le reste n'est que pâle copie.
Géraldine Diomandé