vendredi 28 septembre 2007 par Le Front

Les maires des régions du centre, du nord et de l'ouest contrôlées par les Forces nouvelles ne veulent pas s'associer aux opérations d'audiences foraines en cours.


Par la voix du maire de Treichville, Albert François Amichia par ailleurs président de l'Union des villes et communes de Côte d'Ivoire (Uvicoci), les maires ont élevé une vive protestation contre ce qu'ils appellent leur ?'marginalisation''. Avec en aval, la menace de ne pas prendre part aux audiences foraines qui ont repris. De façon symbolique, les régions de Ferkessédougou et Ouragahio ont été choisies pour le lancement de la reprise desdites opérations. Les maires des régions CNO sont issus des partis de l'opposition que sont le Pdci et le Rdr. Deux partis signataires de l'accord politique de Linas-Marcoussis et acteurs non moins importants du processus de paix. C'est à juste titre que leurs présidents Bédié et Ado sont vice-présidents du Cadre permanent de concertation (CPC) qui veille à la bonne application de l'accord de Ouagadougou. Ce sont ces présidents de partis qui appellent au quotidien à la tenue rapide des élections présidentielles. Ils sont déjà en campagnes. Le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, était le week-end dernier à Dabou. Hier, son allié au sein du rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) le Dr Alassane Dramane Ouattara était à Abobo. Eux-mêmes ne se privent pas pour sensibiliser les militants à une participation massive aux audiences foraines. Paradoxalement, ce sont les maires issus de ces partis politiques qui ne veulent pas signer les jugements supplétifs des requérants qui sont de leurs ressorts administratifs. Que réclament-ils ? Un kit de retour. En clair, de l'argent. En 2006, le Premier ministre Charles Konan Banny avait eu une rencontre solennelle avec ces élus à Abidjan. Ce jour-là, il leur avait octroyé chacun la somme de 6 millions 100 mille de Fcfa. Les bénéficiaires qui devaient recevoir 1 million plus tard avaient sur la fiche de répartition un montant pour leur usage personnel. Ils devaient utiliser une quote-part pour réhabiliter les bureaux de l'état civil de leurs mairies. Dans certaines localités, rien n'a été fait. Les bienheureux élus déplacés volontaires de guerre ont gardé par dévers eux cette somme. Le Premier ministre Guillaume Soro qui tient à jouer pleinement sa partition dans le processus de sortie de crise a promis à tous les acteurs, en amont comme en aval, de faire face à leurs préoccupations. A Bouaké, le gouvernement, par la voix du ministre Désiré Tagro, avait rassuré ses interlocuteurs lors de l'installation officielle du maire de Bouaké, Fanny Ibrahima. Comme on le voit, les maires gagneraient à retourner auprès de leurs administrés pour se remettre au travail. C'est ça leur mission primordiale. Des citoyens ont besoin d'eux pour se sentir Ivoiriens dans leur propre pays. Alors, il est temps d'arrêter le chantage surtout quand on a déjà perçu un bon petit paquet. Magistrats, médecins et tout le personnel en charge des audiences foraines ne sauraient être oubliés par l'Etat. La paix par les élections tant réclamées passe par-là.



Souanga Adam's Regis

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