Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a demandé samedi aux membres du corps préfectoral de rejoindre "sans crainte" leurs postes dans le nord sous contrôle rebelle pour participer à l`identification en vue des prochaines élections.
"Les préfets et sous-préfets doivent nous aider à réaliser la réunification. Le gouvernement est engagé à trouver les moyens qu`il faut pour accompagner le processus de sortie de crise", a déclaré M. Soro lors d`une rencontre à Abidjan, aux 362 membres du corps préfectoral présents à cette rencontre en vue d`amorcer la première étape de l`identification des populations.
L`opération est toujours à la traîne malgré le lancement officiel du 25 septembre.
Les représentants du gouvernement dans les différentes régions sont au centre d`une polémique, abondamment relayée cette semaine par le presse locale, entre leur ministre de tutelle Désiré Tagro et les services du Premier ministre. Ces derniers accusent le ministre de l`Intérieur d`entraver le processus de paix en cours en retardant volontairement le redéploiement du corps préfectoral pour des problèmes sécuritaires.
"Allez-y sans crainte. En tant que secrétaire général des FN (la rébellion des Forces nouvelles qui contrôle le nord du pays depuis septembre 2002 après son coup d`Etat manqué contre le président Laurent Gbagbo), j`ai les moyens de faire en sorte que cette présence soit acceptée et que votre autorité s`impose", a assuré M. Soro.
"S`il ya des difficultés sur le terrain, on va les régler", a-t-il indiqué, annonçant pour "bientôt" une visite du président Gbagbo à Korhogo (633 km au nord d`Abidjan), la deuxième ville en zone rebelle "sans attendre que le désarmement soit effectif".
De son côté, le ministre de l`Intérieur, Désiré Tagro a plaidé pour un "redéploiement définitif" et non "de façade".
L`identification, qui vise à régulariser les nombreuses personnes nées en Côte d`Ivoire dépourvues de papiers, est un sujet de polémique récurrente entre les partisans du président Gbagbo, qui les évaluent à environ 300.000, et ses opposants, qui estiment que cela concerne jusqu`à 3 millions de personnes.
Les audiences foraines, l`un des volets importants du processus de paix ivoirien, avaient été lancées une première fois sur l`ensemble du territoire à l`été 2006, mais avaient été rapidement interrompues en raison d`affrontements meurtriers entre partisans du président Gbagbo et de l`opposition.