mardi 18 décembre 2007 par Le Patriote

Elle a craqué ! Samedi dernier, au Palais de la culture, la dame de fer du FPI s'est effondrée comme un château de sable. Pas qu'elle se soit physiquement affalée par terre, mais c'est visiblement au plan moral que l'égérie de la Refondation, qui a dû prendre un sacré coup, s'est retrouvée au sol et a fini par crier sa douleur.
Le trémolo dans sa voix d'ordinaire si forte, si puissante, voire gutturale, trahissait comme un grand supplice intérieur que, malgré sans doute un énorme effort, elle ne pouvait plus refouler. Et voilà donc que, prenant prétexte d'une simple sortie officielle d'un mouvement chrétien dont elle était la marraine ? Dieu seul sait combien de mouvements de ce type cette brave dame a parrainés ?, Simone Gbagbo ? vous l'aurez reconnue ? a laissé libre cours à son sentiment profond face à une conduite sociale qu'elle n'était plus en mesure de ne pas dénoncer publiquement. Criant sa rage et sa douleur devant les centaines de femmes du mouvement Déborah , elle allait lâcher, dans un long chapelet de travers imputés à notre société, cette petite phrase : l'amour exagéré des femmes () a installé dans le pays l'impudicité, la polygamie, la frivolité .
Paroles fortes s'il en est. Paroles profondes, paroles douloureuses d'une femme face à des femmes ! Mais paroles ô combien vraies et caractéristiques d'une société ivoirienne en décrépitude permanente, où trop d'hommes ont pris congé des valeurs morales et éthiques ! Notamment, en ce qui concerne leurs rapports avec les femmes. Avec les épouses. Avec les mères de familles. Mais aussi avec les filles, avec les adolescentes, bref, avec tout ce qui respire le sexe opposé. L'amour exagéré des femmes dont parle Simone Gbagbo ne cache rien d'autre que ce phallocentrisme exacerbé qui mine notre société et qui fait que très peu d'hommes sont aujourd'hui capables de retenue devant le lien de la chair. Conséquence de cette déperdition masculine : l'impudicité, la polygamie et la frivolité qui courent les rues à la poursuite de la moindre proie sans défense.
Que la première Dame de notre pays en parle avec toute l'émotion et la charge psychanalytique dont elle a fait montre l'autre jour, est la preuve que le mal est profond et, peut-être, pas si éloigné de l'environnement qui est le sien. Peut-être en sait-elle personnellement quelque chose ? Rien n'est moins sûr. Rien n'est moins faux.
E.K.

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