Les artistes de Côte d`Ivoire, réunis au sein de l`Unartci, ont animé hier un point de presse pour donner leur avis sur la cérémonie de distinction dénommée les hauts de gamme , organisée par le bureau ivoirien du droit d`auteur (Burida). Pour Gadji Céli Saint Joseph, président de l`Unartci, les hauts de gamme n`ont pas leur place en ce moment où les artistes ont de nombreuses difficultés. Pour lui, il n`est pas question d`organiser une fête si grandiose pendant que les artistes souffrent et meurent dans l`indifférence totale des autorités de ce pays. Il pense qu`il y a des choses plus urgentes à faire pour le bien-être des artistes. Nous ne nous reconnaissons pas dans cette manifestation et nous appelons tous les artistes de Côte d`Ivoire à la solidarité , a lancé Gadji Céli, le président de l`Unartci. Qu`a cela ne tienne. Vous savez que depuis la création de l`Unartci, nous avons projeté d`organiser une manifestation pareille, intitulée la nuit des arts et de la culture. Lorsque le Burida nous a fait part de son intention d`organiser les hauts de gamme, nous lui avons proposé de faire une fête commune pour minimiser les dépenses. Mais contre toute attente et sans nous informer, le Burida lance sa manifestation. Nous pensons que c`est une façon de se foutre de nous , a poursuivi le porte-parole des artistes, très remonté contre l`administrateur provisoire du Burida. Il a saisi l`occasion pour rappeler que la mission d`un administrateur provisoire n`est pas d`organiser des fêtes contre le gré des sociétaires. Il doit liquider les affaires courantes et redresser les finances des sociétaires , a-t-il démontré. Il n`est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger l`attitude du Ministre de la Culture et de la francophonie qu`il a accusé de ne pas respecter les consignes données par le président de la République : remettre le Burida aux artistes. A ce sujet, il a confié qu`il a déjà rencontré le Ministre Augustin Kouadio Komoé avec qui son bureau et lui ont eu des séances de travail. Et ce, après lui avoir remis un mémorandum comprenant les problèmes des artistes de Côte d`Ivoire et leurs solutions. Face au mutisme de ce dernier, le président de l`Unartci réclame une assemblée générale afin de permettre au Burida d`avoir un conseil d`administration qui permettra aux artistes de Côte d`Ivoire d`avoir un droit de regard sur la gestion de leurs droits. Nous grognons à cor et à cri pour mettre fin à l`administration provisoire au Burida. Parce qu`il faut désormais que les artistes sachent où va leur argent , a-t-il conclu. A 72 heures des hauts de gamme du Burida prévus pour le jeudi 20 décembre, l`Union des artistes proteste donc pour dénoncer une manifestation qui ne va rien apporter aux artistes qui ont plutôt besoin de meilleures conditions de vie .
Solange ARALAMON