vendredi 25 janvier 2008 par Le Patriote

Une mainmise totale. C'est le constat qui ressort après lecture des conseils d'administration de la Radiotélévision ivoirienne et de Fraternité Matin, le quotidien progouvernemental. Un regard attentif sur leur nouvelle composition finit par convaincre qu'il y a une volonté manifeste du pouvoir FPI de noyauter ces instances décisionnelles. Gbagbo et ses partisans ont volontairement ajouté d'autres représentants pour contrôler ces Conseils d'administration. D'autant que ce sont ces instances qui désignent les directeurs généraux des médias d'Etat. Pour le conseil d'administration de la RTI, par exemple, le camp présidentiel s'appuyant sur la nouvelle loi sur les médias publics, votée aux forceps par les députés FPI et leurs alliés, ont introduit les représentants du président de la République, de l'Assemblée nationale et du ministère de la Défense dans le conseil d'administration. Alors que l'ancien décret de 2003 portant sur les medias à fonds publics pris par le chef de l'Etat après les pourparlers de Pretoria, ne s'en tenait seulement qu'aux ministères concernés dans la gestion de ces structures. A cela, il faut ajouter les mutations qui se sont faites au niveau des postes ministériels qui jouent gravement sur la configuration des sensibilités politiques au sein du conseil. En clair, l'ajout des représentants du Président de la République, de l'Assemblée nationale, du ministère de la Défense et la perte du ministère de la Culture et de la Francophonie au profit du FPI fait qu'aujourd'hui le camp présidentiel est largement majoritaire dans cette nouvelle composition. Quant à Fraternité Matin ont a essayé d'équilibrer les choses pour faire bonne figure et apaiser les soupçons. Mais, dans le domaine de la presse écrite, tout le monde sait le quotidien progouvernemental est très concurrencé, car n'étant pas seul sur le marché. Il ne serait donc pas étonnant dans un tel contexte, que les actuels directeurs intérimaires soient confirmés pour services rendus au régime FPI. Ce n'est un secret pour personne que les dirigeants actuels de notre télé, radio et de Frat-Mat prennent souvent leurs ordres du palais présidentiels. Il n'y a qu'à en juger le déséquilibre constaté en ce moment dans le traitement de l'information pour s'en convaincre. Les deux principaux leaders de l'opposition Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont souhaité que la composition des deux conseils d'administration soit connue pour procéder au choix des dirigeants de la RTI et Frat-Mat. Mais le président Gbagbo, une fois de plus, a préféré louvoyer. Certes la liste des membres des deux conseils a été publiée. Mais l'élection et la désignation des futurs responsables des médias d'Etat n'ont pas pu se faire avant la réunion du Cadre permanent de Concertation qui a lieu hier à Ouagadougou. Sans doute, pour ne pas que les débats portent sur le choix des nouveaux dirigeants qui ne manqueront certainement pas de sortir des rangs du pouvoir FPI. Le communiqué final de la deuxième réunion du CPC a plaidé pour un accès équitable aux médias d'Etat risque de n'être pas attendu. Car avec ces man?uvres et ces petits calculs au sein des conseils d'administration, le camp présidentiel montre qu'il n'est pas prêt à lâcher du lest à ce niveau. Surtout pas à la Radiotélévision ivoirienne.

Jean-Claude Coulibaly

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