jeudi 14 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

L'accord de partenariat économique (APE) est une chance pour la Côte d'Ivoire, a soutenu le ministre de l'Intégration africaine. C'est pourquoi le pays compte aboutir à un accord définitif.

C'est le 7 décembre 2007 que la Côte d'Ivoire a paraphé un accord d'étape avec l'Union Européenne, dans le cadre de l'accord de partenariat économique (APE). Pourquoi la Côte d'Ivoire a-t-elle signé un accord d'étape ? C'est à cette question qu'a répondu le ministre Amadou Koné, en charge de l'intégration africaine. C'était hier dans un hôtel d'Abidjan à l'occasion des ''Matinales'' du centre d'information et de communication gouvernementale (CICG). « En tant que pays non moins avancé, la non conclusion de l'accord avant fin 2007 par la Côte d'Ivoire, reviendrait à échanger avec l'Union européenne sous le régime du système de préférences généralisées. Sous ce régime, 36% des exportations seraient alors affectés, notamment des postes aussi importants que les conserves de thon, le cacao, les ananas et les bananes », a justifié le ministre pour qui cette situation aurait affecté significativement le PIB et aggravé la pauvreté dans le pays. M. Amadou Koné précise en outre que l'accord d'étape paraphé en décembre 2007, est en parfaite cohérence avec les dispositions de la CEDEAO et l'UEMOA : « ce paraphe salvateur a donné un coup d'accélérateur qui devrait permettre à la CEDEAO d'aboutir à un APE régional global dans 18 mois », soutient le ministre de l'Intégration africaine. Ainsi, avec l'accord de l'UEMOA, la Côte d'Ivoire compte signer l'APE Global le 30 juin 2008, a ajouté Amadou Koné. Cependant : 'si la CEDEAO qui n'a jamais remis en cause les acquis de Cotonou, signe l'APE global dans 18 mois en faveur de la sous-région, l'accord d'étape paraphé par la Côte d'Ivoire, le Ghana serait caduc», a révélé l'invité du CICG. A travers les APE, la Côte d'Ivoire entend rendre compétitives ses entreprises et les bénéficiaires de la délocalisation de certaines multinationales européennes, indique Amadou Koné. La libération du marché ivoirien ne se fera que dans 18 mois, a rassuré le ministre. Aussi, la Côte d'Ivoire n'admettra pas que les produits subventionnés par l'UE, soient vendus sur son marché. «L'APE est une chance pour notre pays, mais il y a des risques relevant de notre capacité à maîtriser les contingences», indique le conférencier. Ces contraintes portent sur la trop forte spécialisation autour d'un nombre très limité de produits primaires, d'une fragilité de l'économie et des finances publiques face aux choses exogènes, du coût élevé des facteurs de production, du poids excessif de la dette, des infrastructures essentielles vétustes, des faiblesses des systèmes éducatif et sanitaire. Il appartient à la Côte d'Ivoire de lever ces obstacles en vue d'accroître durablement son offre marchande. «Il n'y a pas de gros dangers à signer et pas d'intérêt à ne pas signer les APE », a estimé le ministre.

Fabrice Tété

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