lundi 18 février 2008 par Notre Voie

A l'occasion du séminaire du Rassemblement pour la paix (RPP) à Grand Bassam le samedi dernier, M. Laurent Dona Fologo, son président fondateur, a critiqué le dernier bureau politique du PDCI qui a vu la participation de M. Charles Konan Banny.

Laurent Dona Fologo, président du Rassemblement pour la paix (RPP), a fustigé samedi, à l'ouverture du séminaire de son mouvement, à Bassam, le rapprochement entre M. Henri Konan Bédié, président du PDCI, et M. Charles Konan Banny, ex-Premier ministre de Côte d'Ivoire. Pour lui, il s'agit de la poudre aux yeux pour tromper la population. On a vu des revenants dont certains n'étaient membres d'aucune instance du PDCI, devenir subitement membres alors qu'aucun congrès n'a autorisé quoique ce soit. Tout simplement parce qu'ils ont de l'argent. Ce n'est pas à la veille des élections qu'on va nous tromper. Quand la campagne va commencer, nous allons démontrer que les faiseurs de paix d'aujourd'hui étaient en réalité de l'autre côté. On se connaît dans ce pays et on connaît ceux qui aiment la Côte d'Ivoire ?, a-t-il soutenu. Dans une allusion fort descriptive, le président fondateur du RPP a affirmé, sans le nommer, que M. Banny n'a jamais été militant du PDCI.
Sur la question de la liste électorale, M. Fologo enrage quand il entend le PDCI crier à la fraude et à une supposée incompétence de l'Institut national de la statistique (INS)?. Selon lui, on ne peut pas avoir bénéficié pendant 40 ans d'un système et aujourd'hui dire que l'INS est incompétent. Cela revient à dire que pendant 40 ans, nous avons menti au peuple en proclamant le président Houphouët gagnant avec 99% de voix?.

Fologo dit niet à la transformation du RPP en parti politique

Devant un public acquis à sa cause, l'actuel président du Conseil économique et social a mis un holà à la forte pression exercée sur lui par sa base pour qu'il accepte la transformation de son mouvement politique en parti politique. En effet, samedi, à la cérémonie de clôture du séminaire, une motion demandant au président fondateur de donner une identité au RPP? avant les prochaines joutes électorales a été lue. Mais pour M. Fologo, l'heure n'est pas encore arrivée pour transformer son mouvement en parti politique. Le Rassemblement pour la paix (RPP) n'est pas un parti politique () Je ne veux pas créer un parti politique pour le plaisir d'en créer. Le jour où nous déciderons de créer notre parti, ce sera un parti fort. Certes, nous sommes tiraillés de partout, mais je pense que nous devons aller doucement. () Je me suis entendu avec le président Gbagbo. Les jeunes qui sont avec moi vont progresser mais ne soyez pas pressés. Nous avons travaillé pendant 6 ans avec quelqu'un, je pense que nous devons pousser l'honnêteté jusqu'au bout?. Et le président du RPP de poursuivre : J'ai déjà dirigé un parti politique et je sais ce que c'est. Il y a beaucoup d'Ivoiriens qui ont moins d'expérience que nous mais qui ont créé un parti politique. Nous pouvons le faire mais c'est volontairement que nous avons choisi d'être un mouvement d'amis et de frères pour aider la Côte d'Ivoire à sortir de la crise ?.
Le séminaire de Bassam qui a enregistré la participation de 255 personnes avait pour objectif, selon M. Ouattara Gnonzié, secrétaire général du RPP, de faire des propositions pour maintenir le climat de paix né de l'accord de Ouagadougou tant avant les élections qu'après. La principale proposition sortie des réflexions conduites par Me Hamza Attéa, présidente du comité scientifique, est que le RPP propose la signature d'un pacte électoral entre les partis politiques et la société civile. Pour le RPP, il s'agit d'apprendre aux Ivoiriens à accepter les résultats des urnes. On se bat pour gagner certes, mais s'il arrivait de perdre, on doit accepter la défaite. Aussi, le président Fologo a-t-il fustigé le comportement de certains candidats qui prédisent déjà leur victoire à la prochaine présidentielle conditionnant ainsi leurs militants à ne pas accepter les résultats au cas où ils seraient battus. On n'arrive pas à la présidence par décret. Un homme politique ne doit pas parler avec tant de sûreté et d'arrogance. Il est pernicieux, voire criminel, de se proclamer vainqueur avant la tenue du scrutin ; les affirmations péremptoires, l'assurance arrogante conduisent à la violence car elles conditionnent ses partisans à ne pas accepter un résultat autre que sa propre victoire?, a martelé Fologo.
Pour ce mouvement, en amont des élections, toutes les dispositions doivent être prises pour organiser et réussir un scrutin juste, transparent, rigoureux et honnête. La date définitive du vote doit être conditionnée par la mise en place de ces dispositions qui devront être acceptées par tous, de manière fair-play, sportive, démocratique et civilisée. Les tristes exemples vécus ici et là ces dernières années nous obligent, n'étant pas des anges mais des humains comme tous les autres Africains, à insister sur ces conditions à réunir pour un bon scrutin. Que celui-ci se tienne au mois de juin ou deux mois après, voire octobre ou décembre 2008, le RPP estime qu'en raison de l'importance de l'enjeu, ni les semaines ni même les mois pour garantir la transparence et la rigueur n'ont d'importance. La Constitution ivoirienne a déjà été suffisamment bafouée par les uns et les autres pour qu'elle ne puisse pas accepter les dernières blessures afin de guérir définitivement. Tel est en tout cas, le souhait de notre mouvement pour une Côte d?Ivoire de paix durable et de fraternité vraie?. De ce point de vue, le RPP souhaite une application rapide et rigoureuse de l'accord de Ouaga et de son complément mais s'oppose à une multiplication des accords complémentaires qui pourrait permettre à certaines d'en profiter pour ramener à l'accord de Marcoussis?.
Concernant, le rôle du RPP dans les prochaines échéances électorales, M. Fologo a affirmé que le RPP se battra, le moment venu, pour le candidat qui portera ses valeurs, à l'exclusion de ceux qui, non sans arrogance et manque d'humilité, préparent déjà leurs adhérents au désordre et à l'incivisme en cas d'échec?. Une motion de soutien a été aussi lue à l'intention du président de la République pour son courage et son opiniâtreté pour sortir la Côte d'Ivoire de la crise. Le RPP, affirme la motion, s'engage enfin, à accompagner Monsieur le Président de la République dans la voie de la paix définitive par l'organisation d'élections libres, transparentes et incontestables ?.
Par ailleurs, le séminaire a donné mandat au président fondateur du RPP pour ce qui concerne l'élection présidentielle dans le respect des idéaux du RPP, d'indiquer, le moment venu, la voie à suivre?. Sur cette question, Laurent Dona Fologo a obtenu des participants l'élargissement de ce mandat à toutes les autres échéances électorales.


Coulibaly Zié Oumar


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