mardi 19 février 2008 par Fraternité Matin

La Fesci a remis, samedi, 530 chambres au Crou. Le secrétaire général explique.

Vous avez restitué 530 chambres au Crou samedi. Peut-on savoir le nombre total de chambres qu'il y a dans les cités?

Le Centre régional des ?uvres universitaires (Crou) d'Abidjan dispose de 9600 lits. Et chaque année, il y a une commission d'hébergement qui siège. Les étudiants paient les pochettes et ceux qui en remplissent les conditions, sont retenus en tenant compte du nombre de chambres disponibles. Parallèlement, il y a les réadmissions au cours desquelles, les étudiants qui sont déjà dans les chambres font une nouvelle admission. Ce qui permet de connaître le nombre de chambres libres. C'est à ce niveau que, par moments, il y a des difficultés.
Comment cela?
Une fois que les nouveaux admis sont affectés dans les chambres, ils ont des problèmes pour les intégrer. Car ceux qui y sont refusent de les libérer. Cette année, lorsque nous sommes arrivés à la tête de la Fesci, les étudiants nous ont approché. Ils ont exprimé leur ras-le-bol. Conscients que nous voulons une Fesci sérieuse et responsable, véritablement à la disposition des élèves et étudiants, nous avons entrepris cette opération d'identification des chambres irrégulièrement occupées. Nous avons pu identifier 530 chambres, que nous avons mises effectivement à la disposition du Crou.
Combien de temps va durer l'opération?
Il faut dire que c'est une opération qui a été scientifiquement effectuée. Parce que des étudiants ont déjà entrepris les démarches administratives. Et ceux qui remplissent les conditions, ont déjà payé la caution qui s'élève à 42.000 F. En temps normal, quand un étudiant a la fiche que l'on appelle fiche de contrôle, cela représente une clef. Un lit donc. S'il n'a pas pu en bénéficier, ce sera chose faite maintenant. Muni de cette fiche, il pourra négocier et s'entendre avec celui qui occupe la chambre. De sorte à récupérer la clef dans deux ou trois jours, le temps que l'ancien locataire quitte les lieux. N'y avait-il que 530 chambres qui étaient illégalement occupées?
Oui, par rapport à l'action que nous avons menée, c'est objectivement 530 chambres que nous avons pu identifier. Mais la rumeur dit que c'est la Fesci qui occupe les chambres.
Oh! Ce n'est pas juste ! La Fesci a le dos large. Tous les étudiants connaissent les membres du bureau national de la Fesci. Mais quand vous demandez à ceux qui occupent illégalement les chambres de dire comment ils y sont arrivés, ils répondent:Nous avons été installés par la FESCI . Ce sont les étudiants eux-mêmes qui occupent les chambres et font croire que c'est la FESCI qui les a installés. Pensez-vous que je peux mettre plus de 500 fescistes dehors d'un seul coup ? Comment vais-je travailler ?
Qu'est-ce qui justifie cette opération alors ?
Nous avons été guidé par le souci de l'amélioration des conditions de vie des étudiants. Cela est important. Les réflexions de l'IIAO, bien entendu, s'inscrivent dans ce canevas-là. Mais la particularité, ici, c'est un travail personnel. Parce que l'image de la Fesci est ternie. Ce n'est pas le Crou qui est venu me demander de faire ce travail. C'est au lendemain de mon élection que j'ai pris cette décision. Les étudiants m'appelaient régulièrement pour me dire de les aider. Nous avons été logés; nous ne pouvons pas occuper nos chambres, se plaignaient-ils. Moi aussi, je suis membre de la Fesci, j'ai géré la cité et je sais comment se font les choses. Donc ensemble, nous avons travaillé et voilà le résultat
N'y a-t-il pas d'obstacle à craindre?
Non, il n'y a pas de problème. C'est pour cela que je fais des meetings, dans les résidences universitaires. J'ai parlé de cela aux étudiants, ils ont été sensibilisés à la question. Et puis, j'ai fait une conférence de presse avant la cérémonie de samedi. J'ai invité les uns et les autres à comprendre l'opération. Lors de la remise symbolique des clefs, je suis revenu sur la question et j'ai demandé aux camarades étudiants de comprendre qu'il est important pour eux de prendre toutes les dispositions pour permettre aux autres d'intégrer les chambres. Ceux qui arrivent après le Bac, la première maison qui les accueille, c'est la résidence universitaire. Donc quand on perd la chambre, il y a une pression ; on est désemparé, désorienté. C'est pour cela que certains refusent de quitter les chambres. Le succès de cette opération vous inspire-t-il une autre ?
Ma seconde préoccupation après les chambres, c'est le dossier des bourses. Il me tient à c?ur. C'est très important pour nous. On dit bourse d'études, cela veut dire que lorsqu'on commence l'année académique, les conditions sont éclairements définies. Nous en remplissons les formalités et ceux qui doivent renouveler leur bourse font les papiers, etc. Et les mois qui suivent, nous devons pouvoir percevoir régulièrement cette bourse de façon mensuelle. Mais depuis, un moment, cela ne se fait plus. La bourse est payée à la fin de l'année. Alors que de nombreux étudiants en ont besoin. Etes-vous en contact avec les autorités ?
Dieu merci, depuis un moment, nous avons entrepris une série de discussions avec les autorités. Et les choses vont bon train. Je pense que dès cette semaine, le paiement de la bourse débutera. Et j'en appelle à la bonne volonté des autorités. Pour le respect de cet engagement. C'est une question vitale, les étudiants sont fatigués. il ne faudrait pas qu'il y ait des dérapages inutiles.

Propos recueillis par Marie-Adèle Idjé

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