mercredi 5 mars 2008 par Le Jour

Le Kossovo, une République de l'Europe est en proie à des turbulences et des crises. Malgré son indépendance proclamée le 17 février 2008, celle-ci n'est pas unanimement reconnue. Et pourtant, cela lui est légitime.

Quelle est la réalité du problème du Kossovo ? Que faut-il faire pour y instaurer une paix définitive et durable ?

Le Kossovo est un territoire à majorité albanaise, rattaché à la Serbie qui a été placé sous administration de l'ONU, en vertu de la résolution 1244 du conseil de sécurité des Nations Unies en 1990. Depuis les accords de paix de Kumanovo, en date du même jour, une force de l'OTAN,la KFOR assure la paix et l'ordre dans cette région anciennement placée sous l'autorité de la Serbie. Plusieurs négociations menées sur le statut du Kossovo entre les autorités serbes et kossovares sont restées infructueuses. Justement, parce que pendant que les Serbes exigent l'autonomie du Kossovo au sein de la Serbie, les kossovares réclament à cor et cri leur indépendance. C'est dans cet esprit que le 17 février dernier (2008), le parlement du Kossovo a unilatéralement proclamé l'indépendance du territoire (de la province du sud de la Serbie à majorité albanaise). Toute chose qui est contestée par plusieurs Etats au nombre de 30. Mais, en réalité les vraies raisons sont à rechercher ailleurs. A l'analyse, ce conflit semble être le cas typique de la guerre pour assurer des rapports de domination Nord-Sud. Comme le soutiennent certains observateurs avertis, il s'agit de faire basculer certaines régions des balkans dans la catégorie des pays néo colonisés. Certains indices sont révélateurs. La paix tant promise n'a été que du leurre. Occupé par l'OTAN, le Kossovo a été soumis à un véritable nettoyage ethnique pendant cinq (5) ans avec pour conséquences, l'expulsion de plus de 30 milles non albanais et la prolifération de ?'mafieux'' de tous genres qui jouissaient parfois de la protection des Américains. Cela conforte les nombreux observateurs qui soutiennent mordicus que la guerre du Kossovo a été menée pour des objectifs autres que ceux avancés. En effet la guerre du Kossovo a été l'occasion pour les USA de tester leur arsenal militaire (missiles et bombes). Le but véritable de la présence des USA dans les balkans semble être aussi le désir pour le contrôle des voies stratégiques, affaiblir et contrôler l'Europe en recherchant un tracé plus au sud à travers ses Etats marionnettes pour barrer la voie à Berlin dans l'exploitation du pétrole et du gaz en vue de les acheminer respectivement à Hambourg et Rotterdam, puis vers le Caucase et le Moyen-orient. La gigantesque base militaire au Kossovo (le camp bondsteel) en est la preuve. Chose fragrante également, l'UK, mouvement séparatiste et raciste animé par des volontés d'épuration ethnique, longtemps pourchassé par les USA, a été spontanément rebaptisé combattant de la liberté par les mêmes américains. Utilisé comme instrument de trouble et de confusion sociale, leur action visait à faire éclater la Yougoslavie alors trop à gauche dans le souci de se créer un nouvel Israël dans les balkans. Cette volonté rêvée des USA, a été mise en ?uvre par des querelles entre peuples, en invoquant le soutien à la création d'Etat ethniquement authentique, qui constituerait une menace majeure pour tous les peuples.

En réalité, les 3 ans de gouvernance du FMI en Serbie ont entraîné une spirale de misères. La pauvreté s'est accrue de façon exponentielle sans oublier les conditions de travail difficiles. Plusieurs entreprises ont fermé, pour faire place au chômage et à la criminalité. Chose curieuse, après la guerre, c'est la France, les USA et autres grandes puissances qui se sont ruées sur le Kossovo pour la bataille des parts du marché, après la destruction. Chacun veut se tailler la part du lion dans les marchés juteux de la reconstruction.

Les prétendues armées locales et ONG servent en ce moment d'instrument de manipulation pour ces pays dans leurs soucis de décrocher les contrats. Après l'installation d'une gouvernance du FMI à Belgrade, la sécurité sociale et les droits des travailleurs étant peu à peu liquidés, la privatisation et la destruction sociale ont vu le jour. Enfin de compte, la propagande de la guerre a longtemps maintenu l'opinion publique dans l'ignorance des réalités pour faire durer la crise, sans apporter la solution appropriée, alors qu'il y avait en réalité un conflit entre des intérêts économiques et sociaux opposés, dont la résolution adéquate reste encore impérieuse. Fort de tout cela, une analyse critique de l'information et d'échange des données s'impose à tous les analystes dans les conflits partout dans le monde.

Par Denis ZODO

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