mercredi 19 mars 2008 par Notre Voie

Le prix du pétrole flambe et atteint des sommets historiques. Depuis que le seuil fatidique des 100 dollars a été dépassé, le prix du baril de pétrole ne connaît plus de limites. Il se situe à ce jour à 111,4 dollars. Et la tendance n'est pas près de s'arrêter, car même si certains facteurs conjoncturels liés aux catastrophes naturelles semblent avoir contribué au renchérissement du cours du pétrole, les facteurs structurels qui tirent les cours mondiaux du pétrole vers la hausse persistent.
Ainsi, pour le gouvernement ivoirien, le dilemme est cornélien : faut-il se soumettre à la loi du marché international en impactant le prix du carburant à la pompe ? ou faut-il continuer à reverser les plus-values sur les recettes fiscales pour maintenir l'équilibre économique du secteur ?
Il faut reconnaître et louer l'action prospective du gouvernement qui consent d'énormes sacrifices financiers pour mettre les Ivoiriens à l'abri d'une hausse des prix du carburant à la pompe. Mais, on se demande s'il pourra résister longtemps. L'inquiétude ne cesse de s'emparer des Ivoiriens qui s'échinent à décoder tout discours venant de la Présidence de la République, de la Primature ou du ministère de l'Economie et des Finances. Car à l'état actuel de la situation socioéconomique du pays, une hausse du prix du carburant à la pompe serait une catastrophe pour les consommateurs. Au regard de toutes les conséquences qui en résultent sur le pouvoir d'achat et la consommation des ménages, sur les recettes de taxe sur la valeur ajoutée, sur l'approvisionnement des industries. Pour une Côte d'Ivoire dont l'économie commence à sortir le nez de l'eau, la conséquence principale serait un ralentissement de la croissance. Subséquemment, la vigueur de la reprise pourrait donc être freinée.
Tout de même, le prix du baril ne fait que grimper. Il y a de quoi obliger le gouvernement à réagir, à chercher des solutions pour préserver le pouvoir d'achat des Ivoiriens (déjà éprouvé par 10 années de troubles sociopolitiques) sans trop lester les comptes publics. Question récurrente : faut-il baisser la taxe sur les produits pétroliers qui soutient les caisses de l'Etat ? ou alors faut-il une nouvelle fois convoquer les pétroliers et leur proposer des solutions inacceptables? Déjà hier, le gasoil manquait dans certaines stations.
Si d'aventure le gouvernement devait réajuster les prix à la pompe, il devrait mesurer avec discernement ce qui attend le pays et commencer à y préparer les citoyens, en communicant efficacement sur les difficultés à venir. Il faut que chaque augmentation soit annoncée, expliquée et contrôlée dans son application, à tous les niveaux de la distribution.

J-S Lia

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