Des bruits de bottes se sont fait entendre hier à l'ouest. Les militaires en poste à Duékoué ont paralysé la ville.
La ville de Duékoué a vécu une ambiance particulière hier. Les militaires en poste dans cette localité de l'Ouest ont paralysé la ville tirant des coups de feu en l'air. Les différents corridors d'accès ont été bloqués et les gendarmes et policiers qui y officient ont été sommés de rentrer chez eux. Personne ne pouvait donc entrer ni sortir de Duékoué. Et la population apeurée a préféré se terrer. Selon des informations recueillies sur place, ce soulèvement fait suite à la mort d'un des leurs. Le soldat 1ère classe Akpa Akpess Jacob a été froidement abattu aux environs de 2h du matin à son domicile au quartier ''Antenne'' par des braqueurs. C'est donc pour manifester leur colère que les militaires ont choisi de tout bloquer à Duékoué. Les militaires ont occupé Duékoué. Ils ont un camarade qui a été tué par des braqueurs hier nuit. Vers 6h du matin, ils ont commencé à tirer des coups de feu en l'air pour exprimer leur colère. Personne ne peut les maîtriser. Ils ont chassé les gendarmes et les policiers des corridors et ont bloqué les voies d'accès à la ville. Les 4 corridors sont fermés. Personne ne peut entrer ni sortir de Duékoué. Chacun s'est donc barricadé, explique un membre du mouvement d'autodéfense Apwê, basé dans la ville, que nous avons joint au téléphone. Des propos corroborés par d'autres témoignages. Toutefois, à l'en croire, ils ne s'en prennent pas aux civils, ils tirent juste des coups de feu en l'air . Le gouverneur militaire, le colonel Guié Globo que nous avons aussi joint au téléphone, a confirmé le soulèvement des soldats : effectivement des jeunes soldats ont eu un mouvement d'humeur . Mais le préfet militaire a dit être entrain de tout mettre en oeuvre pour les ramener au calme. Nous les avons appelé au calme. Nous leur avons parlé pour qu'ils laissent la gendarmerie mener l'enquête afin que les assassins du soldat de 1ère classe Akpa Akpess Jacob soient retrouvés. Nous avons déjà réussi a baisser la tension , a-t-il expliqué. Et à l'en croire, c'est sûr que les choses rentreront dans l'ordre. Parce que pour lui, ce comportement c'est juste une manifestation d'humeur pour exprimer le choc qu'ils ont ressenti en apprenant la mort brutale de leur camarade abattu chez lui alors qu'il venait juste de rentrer du boulot. Toutefois, selon les dernières informations en provenance de Duékoué, les choses se compliquent puisque ce mouvement d'humeur a fait des victimes. Le bilan fait état, selon des sources sur place, de 7 blessés par balles dont des cas graves. Mme Gnonbléhi Hortense qui a reçu une balle dans le dos et un enfant de 9 ans dont nous ignorons encore l'identité. Au moment où nous mettions sous presse, il nous est revenu que le calme est effectivement revenu comme l'a promis le préfet militaire. Les voies d'accès bloquées par les soldats ont été finalement libérées.
Mireille Abié