vendredi 2 mai 2008 par Le Temps

Après la cérémonie d'ouverture le mercredi dernier, le FICA s'est déporté hier, à la MACA, parmi les prisonniers.

Ils en avaient besoin. Hier, ils étaient donc plusieurs dizaines à passer un bon moment de rêve. Oubliant pour un temps, l'ambiance glauque des cellules de la MACA. Après la cérémonie d'ouverture le mercredi dernier, au Palais de la culture en présence du chef de l'Etat, le FICA - le Festival international du Court métrage d'Abidjan - a organisé une projection publique hier parmi les prisonniers. Nous sommes des humains. La prison est une étape. La vie ne doit pas s'arrêter-là. Nous sommes venus pour vivre un bon moment de rêve avec vous?, annonce Hanny Tchelley, l'organisatrice du festival à la foule qui n'a cessé de l'ovationner. Pour M. Coulibaly Vabé, le Directeur de l'Administration pénitentiaire, c'est presque autre chose. Ces films doivent vous donner des leçons?, lâche-t-il. Disciplinés pour l'occasion, ils sont tous assis attendant le film, sous les ordres des chefs. Quelques-uns en guenilles, sûrement tenaillés par la faim, quémandent quelques piécettes. Grand frère, voilà ton petit?, lâche pitoyablement, l'un d'entre eux à un festivalier qui lui tend un billet de 1000 FCFA. Les filles dans leurs plus beaux jours, sont calmes, belles comme si elles n'étaient pas en prison. La projection qui a débuté à 12 h, présente coup sur coup, 4 films ; Le ballon du Mozambicain, Orlando Mesquita, SIDA ça peut tromper de Henri Duparc, L'anniversaire de l'Ivoiro-rwandais, Joseph Mungaga, Safi la petite mère de la Burkinabé Raso et 1er Noël du Tunisien Kamel Chérif. Ce sont des films qui ont laissé des traces parmi les prisonniers. Au point que l'un d'eux se dit à la fin, intéressé par les métiers du cinéma. Il faut montrer que vous êtes ici par accident?, conseille à son tour Hanny. Au total, la communion a été bonne entre les festivaliers et les prisonniers. Même les Européens participants à ce festival ne se sont pas sentis une fois gênés d'être dans une prison ivoirienne. De quoi revoir l'indice de sécurité du côté des Nations unies. La projection de la MACA fait suite à la cérémonie d'ouverture présidée le mercredi soit au Palais de la culture, par le chef de l'Etat qui s'est dit heureux que ce festival vive?. Sans omettre qu'il a demandé une forte implication des ministres du gouvernement. De son côté, le ministre de la Culture, Komoué Koffi, a indiqué que le FICA n'appartient plus à Hanny Tchelley, mais à la Côte d'Ivoire. Il a révélé à la même occasion que Hanny Tchelley a été proposée pour diriger l'ONACI (Office national de Cinéma) qui vient de voir le jour. J'aviserai quand le Premier ministre me fera la proposition?, a simplement répondu le Président Gbagbo.

Guéhi Brence

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