mardi 13 mai 2008 par Fraternité Matin

Les habitants de Yirikro un sous-quartier de Dioulabougou dans la capitale administrative et politique ont du mal à expliquer ce qui leur arrive ces derniers temps. Après les vols par effraction à répétition qui troublent leur sommeil, c'est un explosif qui vient de faire dimanche, quatre blessés à la casse dudit quartier. Il s'agit de Seydou Traoré, Aboudramane Souaré, d'un certain Moussa, tous la quarantaine révolue, et de Togola Binafou (10 ans). Des informations recueillies, il ressort que certains ferrailleurs, pour qui le dimanche n'est pas un jour de repos, ont décidé de venir travailler ce jour-là comme à l'accoutumée. Du monde grouillait donc sur les lieux. Chacun s'activant à qui mieux mieux. Qui, en vendant de la ferraille (Ndlr, 50F le kg) comme le petit Togola Binafou, qui en achetant des sacs de fer ramassé partout à travers la ville. C'est sur ces entrefaites que soudain, une forte détonation est entendue des quatre coins du quartier. Une véritable peur panique s'empare de la population. L'attroupement qui se forme à la ferraille situe aisément sur le lieu de l'explosion. Là, les commentaires et supputations vont bon train sur le nombre de blessés, voire de morts. On nous explique que c'est en voulant concasser ce qu'il prenait pour un banal morceau de fer que Aboudramane Souaré, d'un coup de marteau, aurait fait exploser l'engin. Sur place, la stupeur est à la mesure du mutisme des témoins. Seules les taches de sang des blessés recouvrant les restes de fer sur lesquels ils travaillaient attestent de la gravité de l'accident. Un officier militaire du commandement du théâtre des opérations, alerté, est arrivé sur les lieux, mais n'a pas voulu se prononcer sur la nature de l'explosif. Une enquête, pense-t-il, de la gendarmerie et des artificiers, permettra de se faire une idée plus nette de l'engin. Toutefois, il conseillera à la foule attroupée de ne toucher à rien par mesure de prudence. Certaines sources militaires indiqueront plus tard, qu'il s'agit d'une roquette de type 84 ABL F1 de fabrication française. Aux urgences du CHR, ni les médecins affairés à donner les premiers soins ni les blessés eux-mêmes souffrants et toujours sous le choc, ne sont en mesure de nous relater les circonstances de l'accident. Mais le spectacle de doigts arrachés, de plaies ouvertes aux pieds et aux visages, de corps maculés de sangest insoutenable. Aux dernières nouvelles, trois des blessés ont pu regagner leurs domiciles. Un seul dont l'état est jugé critique est encore en observation au CHR.




Coulibaly Souleymane
Correspondant régional

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