Plafonds éventrés, murs lézardés, fils électriques pendant tous azimuts. Tel se résume l'héritage du département créé en 1967, pour servir de temple de savoir et d'apprentissage aux amoureux de la langue allemande. En effet, 41 printemps après sa création, le département d'Allemand est tout, sauf l'endroit indiqué pour des êtres en quête de savoir. Puisqu'en lieu et place des cogitations sur des règles de grammaires allemandes, c'est la peur perpétuelle, de finir sous les décombres d'un mur fissuré, qui risque d'envahir les pensées. Et pourtant, ils sont des centaines, ces germanisants dont l'amour pour la langue allemande les aura condamnés à tutoyer et à apprendre malgré eux, dans un local devenu un nid de poux. Rien n'est désirable dans ce département de l'URF des langues, littératures et civilisations. En plus des bâtiments en état de dégradation très avancée, la salle de langue n'existe que de nom, que dire des laboratoires qui sont carrément fermés. Toutes ces insuffisances ne peuvent que contribuer à une mauvaise formation des étudiants de cette filière. Si l'amphithéâtre allemand de l'université de Cocody respire encore, c'est notamment grâce à ce budget de 400 mille francs. Je dis 400 mille francs. Et cette somme est le montant total des frais de scolarité des étudiants inscrits dans ladite filière. Mais que peut- on faire avec une telle subvention, à la rigueur assurer la gestion mensuelle d'une dizaine d'étudiants. Donc pour plusieurs centaines étudiants, 400 mille francs de budget annuel, c'est véritablement une goutte d'eau dans la mer. Le département d'allemand n'est -il pas pris en compte dans le budget de l'Université ? Question difficile à répondre, puisque le doyen de cette filière, l'enseignant chercheur, le Dr Zahui B. Théodore, s'abstient de donner une réponse claire. Quand on lui pose la question, il n'a qu'une seule réponse : " Mon département n'a qu'un bubget de 400 mille francs, laquelle somme n'est que le montant total des frais de scolarité des étudiants en faculté d'allemand ". Face à l'état de délabrement de son département, le Dr. Zahui B.Thédore, comme un père de famille en détresse, tente désespérément de redonner une peau neuve à sa filière. Il va partout où il peut trouver un c?ur sensible à sa douleur. Le mercredi 7 mai dernier, son cri a été entendu par M. Marcel Gossio, D.G du port autonome d'Abidjan, ce dernier a offert 5 ordinateurs de dernière génération et une enveloppe de 7 millions audit département. Cependant, malgré le geste de haute portée, le département d'Allemand est loin d'être sorti de l'auberge.
Gninlkita C. (Stg)