vendredi 16 mai 2008 par Le Quotidien

Les séquelles de la guerre ont du mal à disparaître dans l'Ouest du pays. Les cadres de l'UDPCI cautionnent toujours l'illégalité.

Après plusieurs années de crise dans l'Ouest du pays, la politique semble y avoir retrouvé ses lettres de noblesse. Les cadres de cette partie du pays qui a connu la vraie guerre ont repris leurs activités politiques notamment depuis la signature de l'accord de Ouaga. La bataille entre opposition et partie au pouvoir fait de plus en plus rage et chacun man?uvre pour avoir le contrôle des populations. Dans cet élan, le choix du chef du village Krikouman, situé dans la commune de Man divise en effet les cadres du FPI avec à leur tête le ministre Alphonse Douati et ceux de l'UDPCI conduits par le président du Conseil général Siki Blon Blaise. L'affaire remonte au lendemain du déclenchement de la crise ivoirienne. Les populations de Man proches de la rébellion ont chassé le chef du village de Krikouman, Gbê Diomandé qu'ils accusent d'être un militant du FPI. Ce dernier se trouve être le père de l'épouse du ministre Douati. Il s'est réfugié depuis lors à Abidjan jusqu'au 5 avril dernier où il est retourné dans son village. Accompagné du ministre Douati, et en présence des autorités préfectorales, Gbê Diomandé a été réinstallé sur son trône après ces années d'exil forcé. Ce jour-là, la quasi-totalité des chefs des villages (30 sur 32) ont effectué le déplacement à Krikouman, le village de l'épouse du ministre Douati. Contre toute attente, le week-end dernier, Siki Blon Blaise et les cadres du l'UDPCI qui ont cautionné en son temps l'installation d'un nouveau chef reviennent à la charge. En riposte donc à l'action du ministre Douati qui a fait revenir le chef Gbê Diomandé sur son trône à Krikouman, ils ont organisé le samedi dernier la riposte à Voungoué, un autre village du même canton. Siki Blon Blaise qui avait à ses côtés le ministre Albert Mabri Toikeusse a célébré l'anniversaire de l'accession au trône du chef qu'ils ont installé à la place de Gbê Diomandé. Il s'est vu offrir comme nouveau véhicule de commandement, une Mercedes à l'instar du chef Gbê. Dans cette guerre de positionnement des cadres de l'UDPCI contre le FPI à Man, les premiers ne veulent pas du chef Gbê tout simplement parce qu'ils estiment qu'il n'est pas de leur bord politique. Aussi, entendent-ils freiner la montée en puissance de Lucie Douati, (l'épouse du ministre et la fille du chef combattu) qui aurait des ambitions politiques dans le département de Man. Alors que celle-ci n'a pas encore confirmé ce projet, les cadres et élus de l'UDPCI de cette partie du pays perdent déjà leur sérénité. A tel point que malgré la caution des autorités administratives à la réinstallation du chef Gbê, les cadres de l'UDPCI veulent opérer un passage en force. Ces derniers qui pendant la guerre à l'Ouest n'ont pas caché leur soutien à la rébellion ont du mal à se défaire de leurs habits. Surtout à un moment où même ceux qui ont pris les armes conviennent qu'il faut sortir de l'illégalité pour la normalité.

Robert Kra

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