jeudi 29 mai 2008 par Le Sport

Forfait pour le rendez-vous de la Kirin Cup, Yao Kouassi Gervais " Gervinho, dont l'absence aurait été assimilée à un refus poli d'honorer la sélection, rejette cette thèse. L'attaquant manceau, toujours heureux de défendre les couleurs de son pays, parle plutôt d'une indisponibilité qu'il a même fait constater au docteur N'da, le médecin des Eléphants.

Pour une première saison en Ligue1 française, Gervinho a fait mieux que se défendre. Vous devez être tout heureux d'avoir réussi un tel exploit...
Absolument, je suis très content. En ce sens qu'aussi bien individuellement que collectivement, la saison a été bonne. Nous avons été 9ème au classement, je pense que c'est bon à prendre.

C'est vrai, vous êtes satisfait dans l'ensemble, mais n'auriez-vous pas manqué un objectif qui vous tenait à coeur?
Je dirai oui. Parce que la Coupe de la Ligue, on ne l'a pas eue. Nous avons perdu en demi-finale contre Lens. C'était tout de même un challenge très important pour nous. Mais tout cela fait partie de la vie. Et puis, pour un début, je ne vais pas trop m'apesantir là-dessus, quoi! On va attendre la saison prochaine pour certainement rectifier le tir et accrocher si possible ce trophée.

La saison prochaine, ce sera toujours avec le Mans?
Bien sûr. Moi, je reste au Mans. A l'avenir, on peut évoluer avec d'autres clubs, mais pour l'instant, je suis au Mans. Je me sens bien dans ce club qui plus est m'a permis de m'exprimer dans le championnat français. Et puis au sortir d'une belle saison comme celle que nous avons réalisée, il ne faut pas précipiter les choses. Donc je prends le temps de bien apprécier les choses.

Qu'est-ce qui a véritablement facilité votre intégration au Mans, vu que ce n'était pas évident au départ?
Avant tout, il y a eu le travail acharné. C'est clair que lorsqu'on vous fait appel, c'est en fonction de vos qualités. Le Mans n'était d'ailleurs pas le seul club intéressé. Pour vous dire que je m'étais fixé des objectifs et j'ai travaillé en conséquence. J'ai bénéficié également de l'appui de mes coéquipiers, africains comme non africains.

Une saison avec le Mans et vous voilà chez les Eléphants A. Comment avez-vous accueilli une telle promotion?
La sélection, elle est fonction de la performance en club. Mais aussi, pour ce qui me concerne, le tournoi qualificatif des JO a été pour beaucoup dans ma sélection. Maintenant, il faut dire que c'est toujours très agréable de défendre les couleurs de son pays. Et puis, ça m'a permis d'apprendre un peu plus auprès de mes grands frères. Lesquels ont facilité mon intégration. Ils m'ont adopté. C'était génial.

Restons dans le ton de la sélection A. A la faveur de la Kirin Cup, vous avez déclaré forfait. Des bruits font état de ce que vous avez refusé de répondre à la convocation de l'équipe nationale. Qu'en est-il exactement?
Vous savez, au Sénégal avec les Espoirs, j'avais déjà contracté une blessure à la cheville qui m'avait valu une indisponibilité d'un mois. J'avais repris le championnat tout juste à deux journées de la fin. Mais avec des douleurs persistantes. Il avait été même question de faire des infiltrations. Finalement, il a été convenu d'attendre la fin de la saison pour faire les soins. C'est ainsi que lorsque j'ai reçu la convocation du sélectionneur national, le médecin de mon club m'a remis un certificat pour justifier mon indisponibilité. Je me suis rendu au regroupement à Paris et j'ai vu le caoch Vahid à qui j'ai expliqué la situation. Seulement, comme il y avait plusieurs absents, il souhaitait obligatoirement que je me rende au Japon. Ce que j'ai accepté. Etant venu sans affaires pour faire constater ma blessure avec le papier de l'IRM, je devais aller chercher ma valise et mon passeport. Mais bien avant que je me rende au regroupement, le coach du Mans (Ndlr/ Rudi Garcia) m'avait dit qu'il n'était pas souhaitable, avec mon état, que je parte au Japon tout en me promettant de discuter avec les responsables de la sélection. Moi-même j'ai joint des personnes proches de la sélection dont je tais les noms, mais je n'ai pas eu de suite favorable. Voilà un peu ce qui s'est passé. Sinon, je n'ai et je ne me permettrai jamais de refuser de jouer avec la sélection. J'étais blessé. Il y a même deux semaines que j'ai fait lesdites infiltrations à la cheville. Et là je suis au repos comme me l'a recommandé le médecin du club.

Vous ne craignez pas une sanction vu que le caoch Vahid aurait demandé au président Anouma de sévir à l'encontre des absents à la Kirin Cup?
Je ne sais vraiment pas ce qui va se passer. Mais, ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas contre la sélection. Et c'est pour cela d'ailleurs que je suis allé faire constater ma bessure lorsque j'ai réçu la convocation. C'est une joie d' être en sélection. C'est un honneur. Pourquoi à mon âge, je tournerais le dos à la sélecton A. Surtout que j'ai ma chance à saisir avec les A. Mais il faut qu'on soit à cent pour cent lorsqu'on vient défendre les couleurs de son pays.

Vous n'étiez pas à Toulon. Vos coéquipiers ont été éliminés au stade des demi-finales. Avez-vous suivi cette compétition et quel regard jetez-vous sur leur prestation?
Disons qu'il s'agit de préparation pour les JO. Avant et après les matches, je les appelais pour les encourager. Je suis en contact permanent avec Gérard. De toutes les façons, qu'il s'agisse des Eléphants A ou des Espoirs, j' y ai toujours le coeur. Même quand je suis indisponible pour blessure comme c'est le cas actuellement.

Les JO, c'est dans deux mois. Dans quel état d'esprit êtes-vous sachant que la Côte d'Ivoire est logée dans une poule difficile avec notamment l'Argentine?
C'est vrai que la poule est jugée difficile. Mais sachez que chaque équipe respecte ses adversaires. Donc, nous on essaiera de donner le meilleur de nous-mêmes. Pour montrer aux Ivoiriens que nous ne sommes pas arrivés à ce stade de la compétition par hasard.
Interview réalisée par Martial Galé

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