La semaine qui vient de s'écouler, a été marquée par un événement majeur, celui de la nomination d'un nouveau directeur adjoint du Trésor et de la Comptabilité publique, en la personne de Dr Blé Lami anciennement directeur du Trésor. Si l'événement en lui-même semble normal, c'est tout l'environnement autour de cette nomination qui est sujette à interrogation.
En effet, le Conseil des ministres ne mentionne pas expressément le nom du nominé et c'est de bouche à oreille que la majorité des agents du Trésor, va apprendre qu'il s'agit en fait de M. Blé Lami. En réalité, la façon dont M. Blé Lami a été nommé est révélatrice d'un malaise entre M. le Ministre et Mme le Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, nouvellement nommée. Selon des sources concordantes, le point d'achoppement viendrait du fait que M. Charles Diby nonobstant le fait qu'il n'est plus directeur général du Trésor, veut téléguider toutes les nominations du Trésor dans l'optique d'avoir la mainmise sur l'appareil du Trésor en assurant les arrières de ses proches. C'est ainsi qu'il veut nommer M. Koffi N'Guessan, actuellement fondé de pouvoir à l'Agence comptable centrale du Trésor (ACCT), nommé trésorier général de Korhogo où il n'a jamais pris effectivement fonction, fort du soutien de son protecteur à la Trésorerie de Yamoussoukro. C'est le lieu de préciser que c'est sous la gestion de ces messieurs que l'ACCT a pris feu. Le ministre n'a même pas pris des mesures conservatoires en les suspendant de leur fonction. Idem pour l'Agence comptable de l'Université de Cocody où malgré le vol rocambolesque de 518 millions, ni l'agent comptable, ni l'ACES (Agent comptable central des dépôts) ne sont inquiétés parce que protégés du patron.
C'est toujours dans cette même veine qu'il (le ministre) veut placer sa cousine (anciennement trésorier général Abidjan centre) à la Trésorerie générale Abidjan sud). La place de cette dernière sera occupée par Mme le payeur du District de Yamoussoukro. Des nominations à relent tribaliste. C'est le cas de la direction du Trésor où il veut placer le jeune Coulibaly Jules. D'ailleurs, il se murmure que le Trésorier général pour l'étranger qui n'a commis aucune faute est dans le viseur du ministre. D'ailleurs, toutes les propositions de Mme le directeur général du Trésor sont rejetées du revers de la main par monsieur le ministre. C'est le lieu d'interpeller M. le ministre que s'il a eu aujourd'hui cette notoriété, c'est parce que son ancien patron Paul Antoine Bohoun Bouabré lui a laissé les mains libres. Il est donc bien qu'il donne les mêmes chances à la dame. C'est-à-dire lui laisser les mains libres de choisir en toute connaissance de causes ses collaborateurs. Il est bon que le ministre sache qu'il n'est pas ministre du Trésor mais de l'Economie et des Finances. D'ailleurs, lorsqu'on se rend au cabinet, on est surpris que ce soit les affiches publicitaires du Trésor qui ornent les murs. C'est vrai que le ministre se rappelle de ces beaux jours où il était ministre IDG. Les chantiers du ministère de l'Economie sont tellement vastes que le ministre doit comme on le dit à Adjamé ''quitter dans ça''. Ce que les Ivoiriens attendent de lui, c'est quel est le plan stratégique de relance de notre économie, et non pas les épiphénomènes de nomination de petits copains. C'est le lieu d'interpeller son Excellence Monsieur le Président de la République de Côte d'Ivoire, qui doit ouvrir les yeux sur ces pratiques. Car, on ne peut pas nommer quelqu'un et lui lier les mains, comme Diby veut le faire pour Mme Djédjé. Il est bon aussi que les syndicats ouvrent grandement les yeux sur ces faits plutôt que de perdre leur temps à faire des projets de fonds, de projets d'immobiliers ou de prêts. Ce n'est pas de cela que les agents ont besoin. A suivre.
Correspondance T.G.