vendredi 20 juin 2008 par Fraternité Matin

Le 1er juillet 2008 n'est plus une date butoir pour la Côte d'Ivoire dans la mise en place de la certification du processus de production de son cacao. Donc, contrairement à ce qui devait prévaloir à compter de la date susmentionnée, le cacao de Côte d'Ivoire continuera d'être exporté sur le marché américain. Cette information d'importance capitale pour l'économie nationale au regard de la place de l'exportation de fèves de cacao dans les recettes d'exportation du pays, a été donnée hier en début d'après-midi, par Youssouf N'Djoré, porte-parole du Secrétariat exécutif de la certification du cacao ivoirien. Et ce, au cours d'une conférence de presse animée à la Caistab à l'initiative du Centre d'information et de communication gouvernementale (CICG). Pour mieux comprendre la portée de cette nouvelle, il faut remonter à septembre 2001, lorsque les représentants de l'industrie américaine du chocolat signaient un accord, appelé aujourd'hui Protocole Harkin and Engel , conçu en partenariat avec le Sénateur américain Tom Harkin (Démocrate, Etat de l'Iowa) et le député américain de la Chambre des Représentants, Eliot Engel, (Démocrate, Etat de New York). L'accord dressait une série d'étapes objectivées par l'élimination des pires formes du travail des enfants et du travail forcé des adultes dans les pays producteurs de cacao en Afrique de l'Ouest. Le Sénateur et le député américains sont même allés, en 2004, jusqu'à refuser d'offrir du chocolat à leurs familles sous prétexte qu'ils étaient produits avec le sang des enfants. Dans cette menace, le premier producteur mondial qu'est la Côte d'Ivoire était visé. Ayant perçu le danger, l'industrie du chocolat, de concert avec les gouvernements des pays concernés, la société civile et les autres parties prenantes s'est attaquée, sans faiblir, aux pires formes du travail des enfants ou du travail forcé des adultes dans le processus de production du cacao. Ainsi, dans un accord établi en 2005, l'industrie chocolatière s'était engagée à mettre en place un système de certification publique qui devrait couvrir plus de 50% de la production de cacao produit en Côte d'Ivoire et au Ghana avant le 1er juillet 2008. La nouvelle déclaration que viennent de produire, le 11 juin dernier, Tom Harkin et Eliot Engel, tous deux à l'origine du protocole instituant la certification du processus de production du cacao ivoirien, montre que bien des efforts ont été faits pour assurer la continuité de l'entrée de ce produit sur le marché américain. Qui, faut-il le souligner, absorbe environ le 1/3 de la production nationale, et abrite l'usine de transformation appartenant à la Côte d'Ivoire, Fulton. Dans la déclaration du 11 juin 2008, le Sénateur Tom Harkin et le député Eliot Engel reconnaissent que la certification du processus de production du cacao est mise en ?uvre en Côte d'Ivoire et au Ghana. En d'autres termes, ils reconnaissent les efforts nationaux entrepris par les deux premiers producteurs mondiaux du cacao et saluent leurs initiatives. Mieux, et le conférencier l'a souligné comme étant un point de satisfaction, Harkin et Engel reconnaissent dans leur déclaration que la certification est un processus durable, un engagement à long terme. Dans ce cadre, l'industrie nord-américaine et européenne du chocolat et du cacao va travailler étroitement avec les gouvernements ivoirien et ghanéen afin de parvenir à un processus de certification indépendant effectif à une plus grande échelle dans la filière avant fin 2010. En outre, elle va aider ces deux gouvernements en matière de ciblage et coordination des efforts d'amélioration sur la base des résultats issus des rapports d'enquêtes relatives à la certification, etc. Pour Youssouf N'Djoré, la Côte d'Ivoire se réjouit de cette déclaration du Sénateur Tom Harkin et du Représentant démocrate, Eliot Engel. Cela veut dire que la menace sur la commercialisation du cacao ivoirien aux Etats-Unis est levée. Mais nous devons continuer à travailler pour consolider les résultats actuels, a conclu le conférencier. Il importe de savoir que la Côte d'Ivoire produit environ 1,3 million de tonnes de fèves de cacao par an dont plus de 80% sont exportées (le tiers de cette exportation part aux Etats-Unis).




Gooré BI Hué

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