mercredi 16 juillet 2008 par Notre Voie

Après le débat que trois ministres, dont un ministre d'Etat, de la République ont animé, en direct, ce samedi, 12 juillet 2008, sur la première chaîne de la télévision ivoirienne, je ne peux que m'écrier : Vive la démocratie, et dire merci aux héritiers biologiques et à l'héritier politique de Feu le président Houphouet-Boigny.
Qui pouvait le supposer du temps du règne sans partage du PDCI ! Parler du pétrole produit en Côte d'Ivoire et de la gestion de ses revenus! La démocratie a donc de beaux jours devant elle en Côte d'Ivoire. Sinon, comment comprendre que des ministres de notre République acceptent de s'expliquer, notamment devant des représentants du PDCI, sur les revenus du pétrole ivoirien? Depuis quand, sous le règne du PDCI, y a-t-il eu une information sur la quantité de pétrole produite en Côte d'Ivoire, et sur la gestion de ses revenus? Le PDCI a-t-il oublié qu'il avait fait don des revenus du pétrole ivoirien au président Houphouet-Boigny? Comme les hommes et les femmes du PDCI ont la mémoire courte! Vive la démocratie qui fait parler le PDCI, le censeur d'hier, inhibiteur de tous débats et réflexions libres, pratiquant du silence, on développe.
Par ailleurs, nous devons remercier feu le président Houphouet-Boigny et ses héritiers biologiques.
En effet, lorsque le PDCI, généreux et imprudent, faisait don des revenus du pétrole à Houphouet-Boigny, je me suis posé une question : est-ce un don à Houphouet-Boigny, président de la République, ou un don au président de la République ? S'il s'agissait d'un don à monsieur Houphouet-Boigny, alors ce dernier aurait pu classer ce fabuleux don dans ses biens personnels à léguer à ses héritiers biologiques, et ces héritiers biologiques auraient pu réclamer l'héritage de leur illustre défunt. Nous devons donc remercier Houphouet-Boigny pour n'avoir pas classé le pétrole ivoirien au titre de ses biens personnels, même s'il en a largement joui pendant son existence, et également les héritiers biologiques du défunt pour n'avoir pas réclamé un des biens qui leur revenait, au même titre que les châteaux et les comptes en banque que possédait l'illustre défunt, en France et en Suisse notamment. Souvenons-nous que le président Houphouet-Boigny disait qu'il n'est pas fou pour garder son argent en Côte d'Ivoire, avec des fous comme nous.
Nous devons également remercier l'héritier politique du président Houphouet-Boigny. Je me permets de rappeler qu'à l'occasion du décès de la première épouse de feu le président Houphouet-Boigny, le Royaume des Indénian (l'Indénié) est venu informer le président Laurent Gbagbo que sa femme est décédée. Oui la veuve du roi est la femme du roi. Le président Gbagbo étant donc l'héritier politique du président Houphouet-Boigny, la veuve de Houphouet-Boigny était sa femme. Et le président Gbagbo a assumé ses responsabilités. Si donc la veuve du roi est la femme du roi, alors, les biens laissés par le roi défunt sont les biens du roi actuel, car dans un héritage, il n'y a pas que des passifs, il y a aussi des actifs. Oui, si le pétrole ivoirien était la propriété personnelle du président Houphouet-Boigny, alors, le pétrole ivoirien est la propriété personnelle du président Gbagbo. Le président Gbagbo aurait donc pu réclamer le bien qui lui revient en tant que président ivoirien. Et le PDCI aurait alors compris la gravité de son acte inconséquent. Mais, que non! Non seulement Gbagbo n'a pas réclamé l'actif de son héritage, mais non plus, il n'y a même pas pensé, alors même qu'il en gère les passifs. Dommage pour lui, mais honneur à lui. Et ne serait-ce que par reconnaissance du ventre, les Ivoiriens doivent le remercier, et ce, avant même d'oser lui demander des comptes sur la gestion de ce qui aurait pu être son bien privé. N'est-ce pas Gbagbo qui construit Yamoussoukro après avoir dénoncé le transfert de notre capitale dans ce village? Gbagbo le démocrate est aussi nationaliste. Et nous en sommes fort aise, nous, étudiants, travailleurs, qui avons lutté pour l'avènement de ce système de gestion de la cité (polis) des hommes dans l'intérêt supérieur de notre peuple. Et c'est cela la grandeur de la lutte, politique ou syndicale : lorsque l'on lutte pour l'avènement d'une situation, et que l'on obtient gain de cause, ce sont souvent ses adversaires qui en profitent. Et nous n'en sommes point jaloux, car c'est dans la norme des choses. Le PDCI peut donc profiter de notre lutte, mais il doit avoir l'humilité de reconnaître que c'est l'avènement de Gbagbo qui a redressé les choses dans notre pays.

Une contribution de Néa Kipré Université de Cocody Abidjan

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