vendredi 22 août 2008 par Le Matin d'Abidjan

La Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l'Etat de Côte d'Ivoire est sur la sellette. Avec la colère des mutualistes qui éprouvent plus en plus de mal à se procurer des médicaments.

Depuis quelques semaines, les mutualistes grognent contre le conseil d'administration de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l'Etat de Côte d'Ivoire(MUGEFCI). A l'origine du mécontentement des fonctionnaires, le refus des bons MUGEFCI par certaines pharmacies, prétextant avoir atteint leur quota. Face à la grogne qui s'amplifie, Adon Monsan Bernadin, le directeur général de la MUGEFCI, entouré de ses collaborateurs, a dit une conférence pour faire la lumière sur cette affaire. Et donner par la même occasion les raisons de la planification des dépenses liées aux prestations entrées en vigueur depuis le 1er août 2008. Selon lui, cette décision a été prise dans l'intérêt de la MUGEFCI, pour lutter contre la fraude massive dans l'utilisation des bons de la mutuelle. Malheureusement cette situation perdure depuis septembre 2007, fait-il savoir. A l'en croire, ces pratiques indélicates ont pris des proportions inquiétantes et constituent 20 à 30% des dépenses de prestations en produits pharmaceutiques, soit 730 millions FCFA de frais de recouvrement mensuel pour les 241 pharmacies agrées à Abidjan et à l'intérieur du pays. Face à cette situation le DG de la MUGEFCI a attiré l'attention des uns et des autres sur la nécessité de sauvegarder la mutuelle. Si on n'y prend garde, avec les pratiques indélicates qui ont cours actuellement, la mutuelle risque de menacer la survie de leurs institutions a-t-il prévenu. Au nombre de ces pratiques indélicates, on note les prestations abusives, le colportage de bons de mutuelle, le marchandage des documents de prestation par des mutualistes, du fait de la paupérisation généralisée. Ce, avec l'aide de certains médecins et de pharmaciens. Outre la fraude massive qui sévit à la mutuelle générale des fonctionnaires, le conférencier a indiqué que si leurs ressources connaissent de sérieux problèmes, celles-ci tirent leur origine de la faiblesse du taux des cotisations des mutualistes, des difficultés de reversement des cotisations par l'Etat et des arriérés de cotisations non reversées par l'Etat estimées à 4,42 milliards FCFA. Pour éviter de tomber dans la situation de 1988 et de 1998 où les prestataires avaient interrompu les leurs services, les responsables de la MUGFCI ont cru bon d'agir par anticipation. En planifiant les dépenses liées aux prestations. Une mesure qui consiste à freiner la fraude. Mais qui n'est nullement une méthode pour priver les mutualistes des prestations, et participe de la survie de la MUGEFCI, leur seul et unique instrument de solidarité. Il a profité de la rencontre pour dire que la direction générale de la mutuelle n'a jamais imposé de quota aux pharmaciens.

GAS

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