jeudi 6 novembre 2008 par Notre Voie

L'Université musulmane d'Afrique, qui est en chantier à la Riviera Bonoumin, devrait ouvrir ses portes en février. La première pierre de cet édifice qui sera bâti sur 1,5 ha a été posée samedi dernier par le Cheick Aboubakar Fofana, président du Conseil supérieur des imams (Cosim). Mais, les travaux débuteront par la construction de l'Institut supérieur de l'imamat en Afrique. Il s'agit, selon M. Mohamed Camara, membre du conseil d'administration de la Communauté musulmane de la Riviera (Cmr), organisation qui a initié le projet, du premier établissement supérieur islamique en Côte d'Ivoire. L'Institut formera des étudiants diplômés en sciences islamiques désireux d'embrasser les fonctions d'imam, d'aumônier, de prédicateur, de muezzin ou de gestionnaire de mosquées et communautés.
Le Cheick Aboubacar Fofana a apprécié ce projet qui vient réparer, selon lui, une injustice. En effet, a-t-il expliqué, la religion musulmane est la première à avoir pénétré en Côte d'Ivoire au XIème siècle. Mais, alors que les catholiques et les protestants forment leurs prêtres et pasteurs dans des universités adaptées à leurs pratiques religieuses, a constaté le président du Cosim, les musulmans se contentent de formations qui se réduisent dans des écoles coraniques. Pour lui, c'est l'une des raisons pour lesquelles au début des années 90, avec le vent de la démocratie, aucun imam n'a présidé la conférence nationale alors que les évêques étaient au devant de la scène. Il faut faire en sorte que l'imamat ne soit plus ce qu'il a été. Nos imams ne connaissent pas la sociologie, les traditions et l'anthropologie de leur pays, parce qu'ils sont formés dans d'autres pays et apprennent uniquement la culture arabe. Tout doit changer. Désormais, le grand imam de Yopougon doit avoir le même niveau que l'évêque de Yopougon, s'est-il voulu plus explicite. C'est pourquoi il a appelé tous les cadres, les opérateurs économiques musulmans et tous ceux qui ont un revenu à investir sans compter dans ce projet qui va relever le niveau intellectuel des imams et offrir une destinée aux élèves des écoles coraniques par leur insertion dans le tissu économique formel. Ici, le ministre de l'enseignement supérieur n'a fait aucune difficulté pour délivrer les agréments nécessaires avant l'ouverture de tout établissement de ce type.
L'Université musulmane d'Afrique fait partie d'un projet plus vaste, celui du Complexe islamique Arafat qui comprend un hôpital de 80 lits, un centre commercial, une bibliothèque, un centre informatique, un hôtel etc. Le ministre Konaté Sidiki a apporté sa contribution à hauteur de 5 millions FCFA.


Bruno Kouadio

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