samedi 11 juillet 2009 par Nord-Sud

Le ministre de l'Intégration africaine lève un coin du voile sur le Conseil des ministres du Conseil de l'Entente qui a préparé la Conférence des chefs d'Etat.


Que peut-on retenir du Conseil des ministres du Conseil de l'Entente ?

Il y a eu effectivement plusieurs points (9, Ndlr) à l'ordre du jour. Le Conseil de l'Entente était quelque peu en inactivité depuis 2003. Il s'agit pour nous de préparer la conférence des chefs d'Etat à l'effet de relancer les activités. Evidemment, les objectifs indiquent qu'il y a beaucoup de dossiers en souffrance. Je voudrais résumer pour dire que vous avez le secrétariat général du Conseil de l'Entente et les organes spécialisés. Le plus important de ces organes est le Fonds d'entraide et de garantie qui, par le passé, a énormément contribué au financement de projets sociaux et de développement dans les pays membres. Ce fonds est à restructurer tout comme les autres organes spécialisés dont le Cerfer (Centre de formation en entretien routier), à Lomé. Egalement le secrétariat général. Il s'agissait pour nous de faire un état des lieux, de réfléchir à des propositions qui nous ont été faites par nos experts pour redynamiser le Conseil de l'entente et toutes les institutions spécialisées.


Quelles sont les solutions apportées pour la redynamisation de cet outil d'intégration ?

Sans trahir le débat qu'auront les chefs d'Etat parce que ce sont eux qui vont trancher, je voudrais simplement indiquer quelques axes définis par nos experts. D'abord, procéder au toilettage de tous les textes pour que le Conseil de l'Entente s'adapte aux réalités actuelles en tenant compte évidemment de l'existence d'au­tres communautés auxquelles nous appartenons comme la Cedeao et l'Uemoa. Il s'agit également de redéfinir de façon assez précise les missions qui seront désormais dévolues à l'organisation. Et voir quelles sont les structures à maintenir ou à créer pour répondre aux objectifs de notre organisation.


Ne craignez-vous pas un chevauchement avec la Cedeao et l'Uemoa ? L'existence de ces deux entités ne provoquera-t-elle pas la disparition du Conseil de l'Entente ?

Complémentarité, ressources additionnelles, accompagnement des programmes existant au sein de l'Uemoa et de la Cedeao, notamment. Mais, pas de chevauchement ! Je voudrais signaler qu'il y a des organisations qui sont de naissance plus récente que l'Uemoa et la Cedeao !

Nous sommes membre de l'U­nion du fleuve Mano pour principalement des raisons de sécurité, membre également de l'Autorité du bassin du fleuve Niger pour les questions liées à la lutte contre la désertification, aux questions climatiques, à la mise à disposition de nos paysans de moyens et programmes dans le cadre de la sécurité alimentaire. Le Conseil de l'Entente est né depuis 1959. Il a été pour nos Etats, nés un an après, un instrument très important d'émancipation. Le Conseil a contribué à doter ces pays d'instruments de développement et d'émancipation réelle. Je veux parler du secteur tertiaire pour l'entretien routier avec le Cerfer qui a formé plus de 2.500 agents. Ces derniers ont énormément contribué à l'entretien du maigre réseau routier que nous avons. Il faut savoir également que le Conseil a énormément investi dans l'amélioration des conditions de vie des populations, no­tamment rurales, à travers la construction de forages. Sans oublier le grand pas dans l'objectif de l'intégration sous-régionale. Vous savez, le visa a disparu dans l'espace du Conseil de l'Entente. L'Uemoa est en train de travailler à la mise en place d'un visa juste pour l'Uemoa. La Cedeao a entrepris des études à cet effet mais le Conseil de l'entente était donc en avance par rapport à cela. Ce qu'il faut surtout retenir, c'est l'apport du Conseil de l'Entente s'agissant du développement humain et social. Cet instrument de solidarité et d'entraide véritable, a contribué à doter les pays les moins nantis de moyens pour créer des conditions de développement humain nécessaire au développement économique, profitable aujourd'hui aux communautés de la Cedeao et l'Uemoa. Donc le Conseil de l'Entente ne doit pas mourir parce qu'il a une expertise avérée dans les domaines de la solidarité sociale et du développement humain. Nous entendons continuer à ?uvrer pour cette solidarité.


M. le ministre, le Conseil de l'Entente a 50 ans. Qu'est-ce qui est prévu pour marquer cette date ?

Le cinquantenaire du Conseil de l'Entente ne pourra pas se dérouler cette année. Il sera commémoré certainement l'année prochaine. Le Conseil des ministres a souhaité qu'à l'instar des 25 ans et des 35 ans du Conseil de l'Entente célébrés avec faste, que la célébration du cinquantenaire marque le départ du cinquantenaire des pays membres. Car le cinquantenaire de l'organisation va coïncider avec le cinquantenaire de l'accès à la souveraineté internationale des pays membres-ils sont tous indépendants en 1960. Chaque pays célébrera individuellement les événements conjoints avec faste. Donc l'année 2010 est une année importante pour l'ensemble de ces pays. Nous allons travailler à mettre en place un comité d'organisation qui donnera le contenu qu'il faut à cet événement important.


Réalisée par Ousmane Diallo Correspondant régional

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