jeudi 27 août 2009 par Mabef New

L'agriculture, source d'alimentation des populations, est une activité majeure de l'homme. Pour son progrès, cette agriculture a besoin d'être mécanisée. Ce qui suscite la mobilisation de ressources financières pour y parvenir, afin qu'elle réponde aux exigences actuelles.


L'exploitation agricole en Côte d'Ivoire, à l'instar d'autres pays du monde se fait en fonction des zones de végétation. Trois types d'écosystèmes s'y rencontrent. Notamment la forêt, la savane arborée au centre et celle herbeuse du nord. Ainsi, en terre éburnéenne les populations pratiquent leurs cultures pour satisfaire en premier, à leurs besoins et habitudes alimentaires : notamment les cultures à caractère familial.

Au lendemain de son accession à la souveraineté internationale, les besoins financiers des populations ivoiriennes se sont accrus avec de nouvelles obligations en présence. A savoir, la scolarisation à grande échelle des enfants, les soins médicaux hospitaliers, des possibilités nées des bienfaits du colonialisme, ont augmenté les moyens de déplacements modernes et ainsi, l'automobile est devenue le principal moyen de locomotion d'une région à l'autre. L'argent est devenu nécessaire en Côte d'Ivoire, voire indispensable en cet endroit précis de l'Afrique, qui est une sorte de miroir pour les autres états de la sous région ouest du continent. Dès lors, ses populations vont inévitablement s'adonner à des activités génératrices de revenus. Lesquelles sont soutenues et connaissent une sensibilisation de la part des dirigeants du moment. L'exemple de ce pays où, une grande immigration interne a vu le jour, dans la quête de monnaie bancaire, est identique au reste du continent noir. Les populations qui avaient besoin d'argent s'étaient déplacées là où elles pouvaient exercer des activités productrices et génératrices de revenus. C'est le cas des populations du centre ivoirien, qui ont déferlé vers la partie Est (pays Agni) de leur pays en premier, le centre-ouest et l'ouest à ce jour. Indépendant en 1960, les immigrations internes en Côte d'Ivoire, selon des témoignages concordants, ont débuté à la veille de sa proclamation à l'indépendance nationale. Ce qui a donné, dit-on, un coup de fouet à la recherche d'argent. La culture de produits de rente, qu'est le binôme café-cacao va connaître une promotion nationale. Toute chose qui va pousser les masses rurales du centre de la Côte d'Ivoire vers les forêts (16millions d'hectares à l'indépendance) de l'ouest ivoirien. Une situation qui met à nu l'impact de la sensibilisation dans un environnement qui embrasse maintenant un nouvel ordre de vie national. De mémoire d'ivoirien, les villages du centre du pays, en répondant à cet appel, vont commencer à se dépeupler à partir de 1965. Comme corollaire de cette politique gouvernementale, il s'en est suivi le boom des productions du café et du cacao au pays d'Houphouët Boigny. A partir des années 1970, la Côte d'Ivoire est première mondiale en production cacaoyère en occupant la troisième place sur le café ; l'heure était aux cultures du café et du cacao. La place prépondérante du pays sur ces deux produits est le résultat d'un travail amorcé depuis près d'un demi siècle maintenant. A ce moment, les terres des zones savanicoles n'étaient exploitées que pour l'agriculture vivrière. Les habitudes n'ont pas changé à ce jour dans lesdites zones et l'agriculture qui y est pratiquée ne vise qu'à nourrir les familles. Cette réalité s'apparente avec celle de la partie septentrionale du pays. Heureusement, cette même agriculture de survie familiale offre à ce jour de nouvelles sources de richesses. Mieux, les terres cultivables sont disponibles sur toute l'étendue du territoire ivoirien. En témoigne les espaces non occupés depuis le littoral jusqu'aux frontières avec les pays de l'hinterland.


La nouvelle vision sur l'exploitation agricole

D'une agriculture vivrière, il est possible d'engranger des ressources financières avec les mêmes cultures. Il est habile avec cette nouvelle donne de l'exploitation agricole d'adapter les cultures à pratiquer. La Côte d'Ivoire bénéficie d'un atout naturel, à savoir que tout pousse sur son sol. C'est un constat général. Mieux, en cadrant avec ses réalités saisonnières, toutes les cultures peuvent se pratiquer à tout moment de l'année. Aussi, ne faut-il pas recourir à des techniques agricoles qui imposent l'utilisation de moyens modernes, c'est à dire la mécanisation agricole. Cette agriculture mécanisée va phagocyter celle dite traditionnelle en nourrissant ses pratiquants, mais ses résultats attendus sont plutôt des productions destinées à la vente. L'industrie y trouve sa source d'approvisionnement : la matière première. Au plan national, nombre de cultures offrent des possibilités d'enrichissement aux populations, parce qu'elles sont recherchées par des industries locales, continentales et les grandes puissances mondiales. Notamment le maïs, le soja, l'arachide, le gingembre, la cola, l'anacarde, le jatropha, le lippia multiflora, etc. Les produits halieutiques ne sont pas en reste. Au dire de spécialistes du milieu, les crevettes, les écrevisses et certains poissons des eaux ivoiriennes sont très prisés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Côte d'Ivoire. Malheureusement, le constat est que la pêche dans les eaux douces est traditionnelle et donc non performante. Aujourd'hui, les responsables ivoiriens d'une part, exhortent leurs populations à diversifier et intensifier leurs exploitations agricoles en les adaptant aux différentes régions de leur territoire ; et d'autre part, la masse exploitante parle de fonds d'aide au développement de leurs activités. Une équation qui ne semble pas trouver de solutions dans les jours prochains. Aussi, ne faut-il pas rappeler qu'il est historiquement reconnu que tous les pays dits développés aujourd'hui ont eu pour point de départ l'agriculture. Celle-ci a donné lieu à la transformation de ses produits qui ont généré des ressources financières. Les devises obtenues dans ce secteur ont permis de développer des industries. L'exemple des Etats-Unis est souvent cité à travers le monde entier.

Bruno Kouassi

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