mercredi 28 octobre 2009 par Nord-Sud

Les opérations d'identification en Côte d'Ivoire ont par le passé été des symphonies inachevées. Le matraquage médiatique qui les accompagnait n'a pas suffi pour atteindre les résultats escomptés. Des milliards de francs jetés par la fenêtre. Les conséquences sont connues. En ce second millénaire, l'état civil ivoirien est toujours confiné dans un archaïsme de mauvais aloi. Et avec, toute l'administration. Pour retrouver les traces d'un individu ou d'un document, il faut fouiller parmi une pile de papiers. Les risques, tout le monde les connait. Dans ces conditions, les dossiers sont difficilement retrouvables. Il n'est pas chose rare de voir des documents importants servir d'emballage à des vendeuses de beignets. Pis, certains citoyens voient purement et simplement leurs traces disparaître des fichiers. Les dirigeants envisageaient déjà pour sortir de cet engrenage d'informatiser l'état civil. Le processus d'identification dans lequel le pays est engagé en ce moment est une occasion en or qu'il faut saisir. C'est en effet la première fois que le pays dispose, en format numérique, d'une base de données regroupant plus de 6 millions d'Ivoiriens. Au-delà de l'aspect politique - qui cristallise les passions - le fichier qui servira pour les élections doit être le point de départ pour avoir un répertoire de personnes dont la nationalité ne sera plus sujette à débat. D'où la nécessité d'aller au bout du processus actuel. Ainsi, mettra-t-on fin à toutes les frustrations liées aux suspicions sur la filiation d'une catégorie de citoyens. Une personne ordinaire qui se rendrait dès lors dans un service pour se faire délivrer un document réservé aux nationaux, n'aura qu'à décliner son identité. L'agent, grâce à sa base de données n'aura qu'à vérifier. La sureté n'aura plus besoin de demander aux demandeurs de passeport de déplacer jusque dans ses locaux, des parents invalides pour des auditions. De plus, puisque les requérants ont été recensés avec les empreintes digitales et leurs photos, le nouveau fichier se présente comme une véritable arme dans la lutte contre l'insécurité. Les enjeux électoraux de la liste sont grands, certes. Mais il importe de ne pas perdre de vue l'ouverture qu'elle offre à la Côte d'Ivoire. Il est donc nécessaire que pour une fois, l'opération aille à son terme. Même si pour cela la date des élections doit connaître un report. Le but est proche. Ce serait un gâchis de s'arrêter en si bon chemin vu l'énorme travail qui a été déjà abattu et tous les milliards qui y ont été investis.

Bamba K. Inza (Stagiaire)

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