mardi 9 mars 2010 par Le Nouveau Réveil

Le Fpi contredit par les résultats de ses propres recherches et croisements informatiques. Au terme d'une récente étude technique réalisée sur le gisement des personnes radiées en masse de la liste électorale à la demande du Fpi et de ses cadres dans le cadre du contentieux judiciaire, des ingénieurs informaticiens Fpi appuyés de deux experts français ont démontré que la quasi-totalité, pour ne pas dire toutes les personnes expulsées de la liste électorale, l'ont été indûment. Le rapport est entre les mains de Gbagbo.
Depuis quelque temps, le discours des responsables du Fpi et de leurs alliés a changé d'orientation. La liste des 5,3 millions d'électeurs validée par l'ensemble des acteurs du processus électoral et considérée comme un acquis à sauvegarder est remise en cause, elle est contestée. Sur la base d'on ne sait quelle preuve, les partisans de Gbagbo estiment que cette liste est infestée ( ?), truffée de non nationaux qui n'ont pas le droit de vote. Il faut donc la nettoyer, la déparasiter, la désinfecter. Tous les termes, même les plus inappropriés, sont utilisés pour jeter la suspicion sur ce travail scientifiquement élaboré et réalisé sous la conduite de l'ex-président de la Cei, M. Beugré Mambé. Il est bon de souligner que pour en arriver à cette liste de 5,3 millions, il avait été demandé à chaque citoyen ivoirien de se rendre dans les centres d'enrôlement avec une liste de documents permettant d'attester de leur citoyenneté. Après avoir satisfait à cette exigence et pour tenir compte du fait que certaines personnes pouvaient se munir de documents de tierces personnes pour se faire enrôler, l'on a décidé que des résultats de l'enrôlement seraient confrontés avec des fichiers historiques sélectionnés en accord avec toutes les parties. C'est seulement après avoir croisé positivement ces résultats de l'enrôlement avec les fichiers historiques retenus que l'on a pu établir cette liste de 5,3 millions d'électeurs potentiels.

L'épuration ethnique du Fpi
Des cadres, des élus ou des directeurs locaux de campagne de Gbagbo Laurent élaborent des listes de 1.000 à 2.000 personnes, suivant la taille des localités et exigent la radiation pure et simple de celles-ci. Sur la base de leur déclaration sans autre forme de preuve. Il faut dire que devant les Cei locales, ces initiatives n'ont pas prospéré. Les Cei locales estimaient, à raison, qu'il était impossible de radier un citoyen de la liste électorale si le requérant n'apportait pas la preuve que la personne suspectée est bel et bien de nationalité étrangère. Déboutés sur toute la ligne, les partisans de Gbagbo se ruent vers les tribunaux lorsque s'ouvre la phase judiciaire du contentieux. Des magistrats conditionnés mordent à l'appât du Fpi. Des centaines de personnes sont radiées en un seul jour. Le mode opératoire est renversant. La charge de la preuve n'incombe plus au demandeur mais plutôt à celui dont on demande la radiation. Et c'est souvent à l'insu de ces personnes que les radiations sont faites. Comme il fallait s'y attendre, des émeutes éclatent dans plusieurs villes du pays. Parce qu'à y observer de près, les radiés sont des ressortissants Malinké, Lobi, ou d'origine Akan. La situation devenant incontrôlable, l'on décide de suspendre l'opération. Entre temps, le Fpi qui veut donner une légitimité à son action met en place une équipe d'informaticiens sélectionnés sur la base de leur militantisme avéré au Fpi et de deux experts français. Leur mission est claire : prouver que les individus sortis de la liste électorale à la demande des cadres du Fpi sont effectivement des étrangers et ne méritent pas de figurer sur la liste électorale. Au terme de ce travail, des résultats, somme toute, inattendus sont présentés à Gbagbo et à ses collaborateurs.
En effet, selon des sources bien au fait de cette opération parallèle, 76% des personnes radiées par les magistrats aux ordres seraient issus du fichier électoral de 2000 et 24% des fichiers historiques et enfin 0,4% seraient des descendants de personnes inscrites sur le fichier 2000. Conclusion des enquêteurs, toutes les personnes radiées par les magistrats l'ont été indûment. Ces conclusions gênantes qui sont accueillies comme une gifle par le Fpi sont remises sous pli fermé à Gbagbo lui-même. Mais le chef de l'Etat peut-il prendre le risque de rendre publics les résultats de ce rapport d'enquête gênants ? Peut-il désavouer en public ses propres partisans ? Pour l'heure, Gbagbo a décidé de s'asseoir sur ledit rapport pour bien réfléchir sur l'usage qu'il pourrait en faire.
En outre, ces experts du Fpi n'ont pas pu certifier que 429.000 électeurs ont été frauduleusement inscrits sur le fichier électoral. En tout état de cause, ceux qui décident au sein du Fpi et du camp présidentiel savent où se trouve la vérité dans cette pagaille organisée dans le seul but de retarder les élections. Après les récentes manifestations éclatées, l'opposition s'est comme de nouveau endormie. Alors que Gbagbo et ses partisans continuent leur travail de sape.
Akwaba Saint-Clair

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