jeudi 15 avril 2010 par Le Patriote

Doter le cinéma ivoirien d'un arsenal juridique est certes une bonne chose. Mais, construire des salles et faciliter l'acquisition du matériel de projection est encore mieux. Le gouvernement ivoirien, lors de sa dernière session du Conseil des ministres, a signé les décrets portant création de l'Office National du Cinéma en Côte d'Ivoire (ONACI). Cet office ayant pour missions, entre autres, de veiller au développement, à la redynamisation et à la promotion du septième Art. Pour octroyer des moyens conséquents à cette structure, l'Etat a également décidé de la création d'un Fonds de Développement de l'industrie cinématographique. En dépit de toutes ces avancées, le constat le plus patent est que le problème qui se pose, avec acuité, au cinéma ivoirien reste celui des infrastructures. Il n'existe plus de salle de cinéma en Côte d'Ivoire. Alors que les initiatives et autres événements cinématographiques ne manquent pas. Le Festival International du Court Métrage d'Abidjan (FICA) dont l'édition 2010 se tiendra du 20 au 25 avril, Clap Ivoire sont autant d'événements qui souffrent du manque de salles. Alors que la Côte d'Ivoire, après les indépendances, a mené une politique cinématographique accrue. Ce qui a donné le goût à l'Ivoirien lambda de fréquenter les salles de cinéma. Egalement, cette politique donnant des facilités aux mécènes a permis à ceux- ci d'investir dans le secteur du 7ème Art.

Les taxes à l'importation, l'autre nom des difficultés du cinéma ivoirien

C'est ainsi que, dans toutes les grandes capitales régionales du pays, des salles de cinéma ont poussé comme des champignons. L'on se souvient des mythiques salles "Yacouba Sylla" de Gagnoa, "l'Olympia" de Man, "Ouézzin" de Koumassi, "Liberté" des 220 Logements d'Adjamé, " Plaza" de Treichville, "Saguidiba" de Yopougon etc. Mais, malheureusement, aujourd'hui, toutes ces salles ont mis la clé sous le paillasson. Elles sont, pour la plupart, transformées en des lieux de cultes religieux. A dire vrai, si l'Etat veut revivifier ou revitaliser le cinéma ivoirien, il urge aussi d'encourager surtout la construction de nouvelles salles ou de rénover celles qui existent déjà mais qui ne fonctionnent plus depuis belle lurette. Au-delà des salles, il faut également lever toutes les entraves telles que les multiples taxes douanières et autres afin de faciliter l'acquisition du matériel de projection. Car, ils sont éc?urés les Ivoiriens qui constatent qu'à chaque grand événement cinématographique, à Abidjan, il faut louer du matériel au Burkina Faso voisin. L'exemple le plus récent est l'avant-première du film "Au-delà de l'Océan" d'Eliane de Latour au Palais de la Culture. Tout simplement, la cinéaste a fait venir de Ouagadougou le matériel de projection du Fespaco. Ce qui a permis, aux cinéphiles, de voir son film dans sa version cinéma.

Certes, la création de l'Office du cinéma et la prise des textes juridiques, pour régir le 7ème Art ivoirien, constituent une avancée notable, mais ce qu'il faut aussi penser, c'est la construction et la rénovation des salles de cinéma. Le cinéma ivoirien a encore un public.

Jean- Antoine Doudou

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