lundi 3 mai 2010 par Demain

Ce que d'aucuns tentent de présenter comme une simple bavure n'est en fait rien de cela. Il s'agit en réalité de la face visible d'une querelle qui mine l'ex- rébellion. Le premier ministre, Soro Guilaume, n'est pas étranger à toute cette agitation.

Il a fallu le conclave du secrétariat général des Forces Nouvelles tenu en février dernier pour voir éclater au grand jour les divergences de vue entre éléments de l'ex-rébellion autour du désarmement. Les partisans du désarmement immédiat et ceux qui veulent que cela se fasse après les élections ont étalé leurs différentes positions sans jamais pouvoir tomber d'accord. Les deux camps conduits respectivement par le commandant Wattao et shérif Ousmane se regardent désormais en chiens de faïence. Le premier groupe a l'avantage d'être soutenu par le secrétaire général des Forces nouvelles Soro Guillaume qui voit dans l'attitude des seconds une défiance à son autorité. Il estime que l'avenir s'ouvre pour les ex-combattants qui pourront soit aborder les fonctions de l'administration publique, soit l'armée ou s'installer à leur propre compte. Il n'est donc plus question pour eux de garder les armes. Une position que ne partage pas la branche à Chérif Ousmane. C'est cette rivalité larvée qui a mis la poudre au feu lors d'une altercation entre partisans de Chérif et de Wattao. Ils ont fait usage de leurs armes, jeudi dernier, pour régler un différend mineur. Une violente altercation entre deux détachements s'est achevée dans le sang, notamment Dem Cool et trois membres de sa garde ainsi que deux civils (Amani Kouassi Wenceslas, élève en classe de 4e au collège moderne de Koko et un homme qui faisait du footing), tous deux fauchés par des tirs d'armes automatiques. Traumatisées, les populations de Bouaké se sont terrées.

Chérif Ousmane, l'homme à ??abattre''

Des sources proches de l'ex-rébellion soutiennent que la véritable cible recherchée au travers de ces affrontements n'est autre que Chérif Ousmane, commandant de zone de Bouaké. Et pour cela, il va falloir réduire l'influence de ses hommes sur la ville et même dans les zones Fn. Où ils mettent tout en ?uvre pour s'imposer. C'est pourquoi, dès qu'ils ont été vus dans une zone contrôlée par les hommes de Wattao, ils ont été pris à partie. Il n'y a pas longtemps déjà, ayant eu vent d`une attaque ennemie contre le fief des Forces nouvelles, les hommes de Chérif Ousmane ont passé, Bouaké au peigne fin. L`ambiance fut électrique dans la capitale des Forces nouvelles. De nombreux soldats coiffés de bérets verts ont pris d`assaut, dès les premières heures de la matinée, les différentes artères et autres points stratégiques de la ville. Les compagnies des ``Bérets verts `` du commandant Chérif Ousmane de la zone 3 des Forces nouvelles et les ``guépards`` sont donc sortis des casernes. Certains patrouillaient à bord de véhicules pick-up montés d`armes lourdes. D`autres à pied ou en véhicules avant blindés (Vab) ou encore à motos, Kalachnikov en main ou avec des lance-roquettes ont formé de petits groupes aux différents carrefours. Alors que depuis la signature des accords de Ouagadougou, les armes lourdes n`étaient pas apparues aussi nombreuses. Il était désormais difficile de voir un soldat en armes. Surtout des Kalachnikovs ou encore des lance-roquettes et autres armes dénommées `` Dca`` sur des véhicules. Les Forces nouvelles n`ont, pour l`instant, pas donné de version officielle de cette opération d`envergure. Mais une chose est certaine : cette attitude de Chérif et ses hommes n'est pas du goût de nombreuses factions des Fn qui entendent tout mettre en ?uvre pour le faire taire.

beta michel
bebomichel2007@yahoo.fr

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