Ils sont arrivés du Libéria à pieds en empruntant des pistes. Ils, ce sont des mercenaires libériens, une dizaine, et dont certains sont bien connus des populations de Toulepleu. Pour avoir combattu, selon des sources crédibles, aux côtés des Fanci et des milices de la région, pour la libération de certaines villes de l'Ouest du pays, au plus fort de la crise ivoirienne, en 2003. A ceux qui veulent savoir la raison de leur présence à Toulepleu, ces mercenaires libériens répondent qu'ils sont venus pour recevoir du Président Gbagbo, l'argent de la mission qu'ils auraient accomplie aux côtés des forces loyalistes. Et qu'ils seraient en contact avec un certain Laurent, en service à la Présidence de la République, qui doit leur remettre un laissez-passer commun, afin qu'ils puissent se rendre ensemble à Abidjan, pour recevoir leur dû. Vrai ou faux ? Toujours est-il que la présence de ces mercenaires dans la ville plonge les populations qui ont encore en souvenir les atrocités commises dans leur région par des mercenaires libériens, dans une psychose. Elles pensent que leur arrivée dans cette période où tout le monde parle d'aller aux élections, n'augure rien de bon pour la Côte d'Ivoire en général et principalement pour leur région. Et cela, d'autant plus que selon nos sources, les raisons évoquées par ces mercenaires pour justifier leur présence dans la ville ne seraient qu'un prétexte. Et nos sources de s'interroger si ce n'est pas le Fpi qui, à travers certains de ses cadres de cette région, a fait venir ces mercenaires pour accomplir de funestes missions, quand l'on sait que les permanents du Pdci M. Dji-Marie et du Rdr, M. Ouattara, sont dans le viseur de ces cadres Fpi de la région ? Dans tous les cas, cette région a tellement souffert, qu'au moment où tout le pays semble aller inexorablement vers une situation de paix durable, il serait inconcevable que des individus, pour des intérêts politiciens, cherchent à la replonger dans la violence et les tueries, en portant atteinte à l'intégrité physique de certains de ses fils. En faisant venir encore des mercenaires libériens qui n'ont plus rien à faire à Toulepleu. Et nulle part ailleurs, en Côte d'Ivoire.
PAUL KOUDOU