lundi 31 mai 2010 par Demain

Les douanes ivoiriennes ont été longtemps critiquées pour leur niveau de corruption. Ces dernières années, elles semblaient avoir rompu avec cette image. Il se trouve que depuis bientôt trois années, elles ont renoué avec les vieux démons du tribalisme, du népotisme, de la mégalomanie, de l'incompétence, de la corruption, etc... Une seule raison à cela, la tête. A l'image du poisson de nos contes et légendes.

Le Directeur général actuel est incompétent. En deux années, il n'a jamais pu atteindre les objectifs fixés par le Gouvernement. Regardons les faits et rien que les faits. Nous le mettons au défi de les démentir :

?En 2009, il a battu son propre record d'incompétence en réalisant une moins- value de 139 milliards contre 67 milliards en 2008. Soit un total de 206 milliards qu'il a fait perdre à l'Etat. Comme si cela ne suffisait pas, notre directeur local de campagne donne dans la mégalomanie. Ainsi Chaque fin de semaine, il se rend dans son fief des montagnes avec un cortège de 22 véhicules, précédé d'un gyrophare. Il fait donc mieux que son chef (le ministre de l'Economie et des finances), alors qu'il n'est qu'un haut fonctionnaire.

?Il ne travaille que trois jours dans la semaine, qu'il consacre, du reste, aux nombreuses audiences qui n'ont rien à voir avec le travail pour lequel il est payé.

?Plus grave, il est devenu subitement généreux, offrant des voitures à des religieux, des fonds à des coopératives de femmes, distribuant du carburant aux hôpitaux de son bled pendant que ses collaborateurs doivent mettre la main à la poche pour faire circuler les véhicules de service.

?Il occupe même désormais dans la région, une forêt sacrée car classée. Notre champion n'a peur de rien. Les Eaux et Forêts ont dû réagir pour le ramener à la raison en détruisant les 200 hectares plantés. Il faut souhaiter que le courage des Eaux et Forêts touche également d'autres autorités, en particulier sa tutelle qui semble fermer les yeux sur ses nombreux abus.

Que de scandales en effet, dont nous vous parlerons en détail les jours à venir. En voici quelques uns.

-Les douaniers sont précomptés, tous les mois, à hauteur de 15 000 francs pour leur Assurance santé. A ce jour, ils n'en ont pas. Où va cet argent ? Seuls notre colonel major et son clan, qui refusent que les cadres se regroupent pour une nouvelle assurance, le savent.

-Scandale des cigarettes de contrefaçon ;

- utilisation abusive des droits et taxes destinés au Trésor et logés à la Bicici ;

- interventions intempestives dans le fonctionnement des services ;

-vente aux enchères truquée, en particulier sur les véhicules qui se retrouvent miraculeusement à Danané ;

- Fonds du système informatique (Sydam) dilapidés avec ses désormais célèbres frères Gouanou venus de Suisse et qui ont disparu après leur forfait ;

- démolition de marbre à la Direction générale et à la Résidence officielle pour y mettre du marbre, alors qu'un simple ponçage aurait suffit : du jamais vu !

- surfacturation des travaux de l'agence Sgbci de Vridi destinée à la douane. Plus d'un milliard de travaux octroyé à ses proches, voire très proches, pour un résultat invisible, car le bâtiment n'est pas fonctionnel à ce jour ;

Cette gabegie a fini par assécher les caisses, pleines de six milliards, laissés par son prédécesseur. Aujourd'hui, il n'y a pas de fonds pour le fonctionnement, les voyages et missions. La douane quémande même de l'argent au Ministère de tutelle pour organiser des séminaires. Quelle honte !

Chers lecteurs, le plus gros scandale dont nous parlerons dans le détail, demeure celui du détournement du chèque spécial du Trésor n° 02354 du 12 janvier 2009, d'un montant de plus de trois milliards, en complicité avec un homme d'affaires qui occupait les affiches récemment dans la ville, invitant à donner de l'argent pour les Forces armées pendant que son complice et lui se beurraient à coups de milliards sur le dos du peuple appauvri par de telles pratiques. Ils sont allés jusqu'à s'approprier des fonds destinés au Trésor, payés par des multinationales de la place. Quel culot !

Que dit la tutelle ? Que fait-elle ? Car elle ne peut ignorer ce détournement à un moment où les caisses de l'Etat sont vides et pendant que l'on demande aux bailleurs de fonds de nous aider. Est-elle complice de cette situation ?

Les douaniers ont perdu leur fierté et se demandent si le comportement de leur chef relève de la méchanceté ou de l'inconscience.

Abidjan, mai 2010

Par un groupe de douaniers soucieux de la santé de la Douane ivoirienne

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