mercredi 23 juin 2010 par Nord-Sud

Me Hervé Gouaméné, président de l'ONG Action pour la protection des droits de l'Homme (Apdh) n'est pas content et il l'a fait savoir, hier. La conférence de presse, organisée en son siège d'Adjamé 80 logements, a été l'occasion pour lui de faire entendre son coup de gueule'', suite à l'agression armée dont une délégation de son organisation a été victime le 18 juin dernier, en zone Cno. Cet acte lâche, ignoble et inacceptable constitue une violation grave des droits fondamentaux de la personne humaine et des droits des défenseurs des droits de l'Homme en Côte d'Ivoire , a-t-il accusé. Selon lui, les autorités de la zone, les Forces nouvelles, savaient, depuis Man, que cette délégation de l'Apdh se rendait à Odienné pour y organiser des formations et des activités de sensibilisation dans le cadre de sa campagne nationale de plaidoyer et de lobbying en faveur des droits de l'Homme. Aussi, a-t-il déploré l'absence de sécurité de leur part. Interrogé sur les mesures prises par l'Ong pour assurer la sécurité de la délégation, Me Hervé Gouaméné a répondu : Nous n'avons pas pris de mesures particulières pour notre sécurité, parce que ce que nous faisons, c'est notre sacerdoce. Les défenseurs des droits de l'Homme sont des collaborateurs bénévoles qui, chaque jour, sont menacés sur les routes, dans nos villes, sans aucune protection. C'est aux autorités de le faire . Concernant la déclaration de Me Affoussy Bamba, porte-parole des Fn, qui a écarté la responsabilité des Fn dans cette affaire, tout en accusant des coupeurs de route, le conférencier a laissé entendre que Me Affoussy Bamba n'a fait que donner son avis qui, seule, l'engage. Personne n'oserait banaliser l'Apdh ici en Côte d'Ivoire. Tout le monde sait de quoi nous sommes capables , a-t-il martelé, affirmant qu'hier (ndlr : lundi), un responsable des Nations Unies l'a appelé entre 22h et 23h pour l'informer que les agresseurs seraient pratiquement identifiés par les Fn. Pour l'heure, le président de l'Apdh a annoncé qu'il porterait plainte contre X, pour agression sur les défenseurs des droits de l'Homme. C'est dans cette même veine qu'il a exigé des autorités ivoiriennes : une enquête crédible pour élucider les circonstances de cette attaque, afin que les auteurs soient retrouvés et sanctionnés ; la prise de mesures idoines pour garantir davantage la sécurité et la libre circulation des populations ; des dispositions afin de permettre aux défenseurs des droits de l'homme d'accomplir leur mission en toute quiétude ; l'accélération du processus de désarmement, de réunification et de sécurisation du territoire national . Quant à la situation du blessé par balles, Hervé Gouaméné a reconnu qu'il a été opéré par deux équipes (traumatologie et Orl) et qu'il est désormais hors de danger.

Marie Anne Eba (Stagiaire)

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