jeudi 8 juillet 2010 par Notre Heure

?'Côte d'Ivoire : entre barbarie et démocratie'', une réflexion critique sur la pratique du pouvoir d'Etat en Côte d'Ivoire D'Ahipeaud Martial sera présenté aujourd'hui au public à L'Inades au Cerap.
Après la mise en exergue des forces et surtout des faiblesses des acquis démocratiques, tout en défrichant les options économiques et sociales des différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays, des pères fondateurs aux actuels refondateurs, Ahipeaud Martial propose la démocratie participative comme alternative aux problèmes de la Côte d'Ivoire. Cet essai est, en réalité, une saisie socio-historique du pays qui met en lumière, trois éléments majeurs dans la quasi-décadence de la Côte d'Ivoire. D'une part, l'auteur établit que l'expérience passée n'était pas mauvaise dans l'absolu. D'autre part, il précise que les solutions appliquées ne sont pas idoines, du fait d'une mauvaise analyse-diagnostic de la situation. D'où, à l'en croire, l'exigence d'une nouvelle base idéologique et une vision radicalement différente de ce que ce pays a connue jusque-là. Autrement dit, pour Ahipeaud, la Refondation n'était pas à l'ordre du jour. Puisqu'en effet, selon lui, pour refonder, il aurait fallu détruire ce qui existait déjà. Etant entendu qu'en réalité, la Côte d'Ivoire avait besoin de réformes de son système politico-économique pour relancer les forces productives nationales. Si Ahipeaud apparaît tendre, il critique cependant, le régime d'Houphouët et voue sa fin de règne à La constipation du corps politique et la mal gouvernance sociale. Il est pourtant acerbe à l'encontre de Bédié, Guéi et Gbagbo. Et, au-delà, contre toute la classe politique actuelle, y compris ses ex-compagnons et héritiers de la Fédération estudiantine et scolaire (Fesci), Guillaume Soro et Blé Goudé.Ainsi, le chercheur estime que l'ère de 1993 à maintenant peut être considérée comme Le règne de la barbarie. Avec comme traits distinctifs, l'ultranationalisme incarné par l'Ivoirité sous Bédié et La prise du pouvoir des derniers stalinistes avec les Refondateurs qu'il qualifie, du reste, de Résultats de l'imposture.Pour son préfacier, Pr Marc-Arthur Diaye (économiste émérite, directeur de recherche au Cnrs, France), Martial Ahipeaud apparaîtcomme un intellectuel combattant doublé d'un animal politique ayant une capacité d'analyse et de travail hors pair. Il connaît très bien le système politique ivoirien pour avoir été un leader syndicaliste étudiant sous le Président Houphouët-Boigny. Cette période qui a vu l'émergence des acteurs actuels de la politique ivoirienne, dont le secrétaire général des Forces nouvelles et actuel Premier ministre Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, le chef des Jeunes Patriotes. Martial Ahipeaud a d'ailleurs été celui qui leur a, en quelque sorte, mis le pied à l'étrier, en soutenant leur insertion à la Fesci. Martial Ahipeaud a soutenu le Général Robert Guéi lors de l'élection présidentielle de 2000, non par accointances idéologiques, mais parce qu'il pensait qu'en tant que militaire, ce dernier saurait écarter les sombres nuages de la division clanique qui planaient, déjà, sur la Côte d'Ivoire. Beaucoup de ses anciens camarades ne lui ont pas pardonné ce soutien car, selon eux, il n'est pas concevable que l'on puisse soutenir un régime militaire. Neuf ans plus tard, en 2009, que remarque-t-on? Ceux qui lui ont reproché son supposé soutien à un régime militaire sont aujourd'hui des chefs de guerre qui se seraient ardemment étripé sans la présence des forces des Nations Unies.
Maty Gbané


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