vendredi 30 juillet 2010 par Le Temps Hebdo

Depuis quelques semaines, Mme Amon Ago Marthe, 1ère vice-présidente de l'Assemble nationale, qui lorgne le poste de Koulibaly Mamadou, fait preuve d'un activisme envahissant , selon certains députés, à l'Assemblée nationale pour prendre le contrôle du perchoir. Au fil des séances, comme si elle avait les nerfs en boule, devant l'absence répétée ou continue de Koulibaly Mamadou, Madame le Député Fpi de Bingerville fait des pieds, des coudes et des mains, pour prendre le pouvoir, même si, le secrétariat général, conformément aux articles 9 et 10 des règlements intérieur de l'Assemblée nationale, ne la désigne pas. Tout se déroule, en ce moment à l'Assemblée nationale, comme si Koulibaly Mamadou subissait, les effets collatéraux de l'affaire Désiré Tagro, ministre de l'Intérieur. Sur la sellette après la fronde des députés Fpi contre lui, on veut couper l'herbe sous les pieds de Koulibaly Mamadou. Mais faut-il, faut-il plaindre les putschistes ? Il faut dire que l'Assemblée nationale ressemble aujourd'hui à bateau ivre, sans boussole qui navigue. L'absentéisme, pour le moins chronique, du président de l'Assemblée nationale et le mauvais commerce avec ses camarades de parti, ont donné des idées noires à ses adversaires, qui veulent lui porter le tocsin, aujourd'hui. Tout a véritablement commencé le mardi 20 juillet dernier, lors de la plénière sur la proposition de résolution portant création d'une commission d'enquête parlementaire relativement aux conditions d'accès aux concours d'accès aux emplois publics, dénoncés par le président de l'institution, Mamadou Koulibaly. Alors que le choix du secrétariat général de l'Assemblée, en accord avec le président de l'Assemblé nationale empêché, avait été porté sur le vice-président, Wohi Messé, pour présider cette séance, Mme Amon Marthe Ago a opéré un coup de force pour le deloger. Il s'en est suivi un charivari qui a abouti au report de la réunion. Vous avez vu l'intrusion spectaculaire de Mme la 1ère vice-présidente, Mme Ago Marthe, qui vient réclamer ses droits en disant que c'est elle, d'après la loi, qui devrait présider la séance. Or, le président de l'Assemblée nationale a l'habitude de désigner lui-même son représentant. C'est Wohi Messé qui a été désigné , avait fait remarquer M. Kobenan Adjoumani, président de la commission des affaires culturelles.
Coup de force ?
Pour sa part, Mme Ago Marthe avait dénoncé un amalgame au niveau administratif entre les articles 9 et 10. Dans l'article 9, il est dit que le président de l'Assemblée nationale, en cas d'absence, peut, en cas de représentation à une cérémonie publique, se faire représenter par le 1er vice-président ou tout vice-président ou tout député. Par contre, l'article 10 de notre règlement dit que le président de l'Assemblée nationale convoque les plénières ou la conférence des présidents, et la préside lui-même. L'aliéna 4 de l'article 10 dit qu'en cas d'empêchement, c'est le 1er vice-président qui remplace le président de l'Assemblée nationale dans toutes ses fonctions. L'alinéa 5 dit qu'en cas d'empêchement du président de l'Assemblée nationale et du 1er vice-président, un des vice-présidents peut les suppler dans leurs fonctions, s'est-elle défendue. Ce jour-là, les députés ont failli de très peu en arriver aux mains, après que Mme Ago Marthe, montée à la tribune eu chassé du perchoir M. Wohi Méssé. Le président de l'Assemblée et moi, nous sommes élus dans les mêmes conditions. Nous ne sommes pas élus au même titre que les autres vice-présidents. S'il arrive quelque chose, c'est moi qui dois assumer les fonctions de président , avait-elle martelé. Le fait, pour Mme Ago Marthe d'évoquer un éventuel malheur qui pourrait frapper Koulibaly Mamadou et qui ferait d'elle, automatiquement présidente de l'Assemblée fait craindre le pire aujourd'hui. La situation a atteint, aujourd'hui, un tel niveau de pourrissement à l'Assemblée nationale que la clôture de la première session avant-hier mercredi 28 juillet, présidée par Mme Ago Marthe a été marquée par un boycott des députés de l'opposition. Au centre, l'intrusion de Mme Ago Marthe dans la proposition de résolution portant création de la commission d'enquête parlementaire et sa tendance à fouler aux pieds les règlements de l'Institution, fait remarquer Adjoumani. Face à l'omniprésence de Mme Ago Marthe, ces députés exigent qu'une clarification idoine soit apportée sur les règles qui président à sa suppléance en cas d'empêchement, entendu d'empêchement on absolu. En attendant ces éclairages, les groupes parlementaires Pdci-rda, Solidarité, Udpci exigent ici et maintenant, comme préalable à la continuation de la présente séance, des excuses publiques de Madame le premier vice-président pour son comportement qui a gravement porté atteinte à l'honorabilité de l'Assemblée nationale, d'autant qu'il s'agit du N° 2 de notre institution ont-ils déclaré dans une motion lue par Dan Ouélo (Udpci). Ces groupes parlementaires soupçonnent Mme Ago et les députés Fpi de préparer un coup contre Koulibaly Mamadou. Nous disons que tant que c'est Mme Amon Ago Marthe qui viendra présider les séances de l'Assemblée nationale, nous n'allons pas accepter , ont-ils fait remarquer. Qu'est ce qui peut bien expliquer cette attitude de Mme Ago Marthe ? Kobenan Kouassi Adjoumani semble avoir trouvé la réponse. Selon lui, elle fait des amalgames graves entre la suppléance, en cas d'empêchement et la représentation en cas d'absence. La notion de suppléance va jusqu'au changement, c`est-à-dire au remplacement du président qui est empêché, par un nouveau président de l'assemblée nationale . Le poste de Koulibaly Mamadou aiguise, aujourd'hui, tous les appétits à l'Assemblée nationale.

Armand B. DEPEYLA

Légende : Les conclusions de l'enquête du parquet dans l'affaire Tagro ont rendu vulnérable Koulibaly Mamadou

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