Non, la brigade de recherche de la gendarmerie nationale ne lèvera pas le petit doigt ! Non, le procureur de la République gardera le silence ! Et pourtant, jeudi dernier, les propos tenus ont été d'une gravité extrême. Le conseiller spécial du chef de l'Etat pour les affaires religieuses, les traditions et l'identification, a annoncé, rien de moins, que le renversement des institutions de la transition. Pour le sieur Zahiri Ziki, la Côte d'Ivoire n'ira pas aux urnes le 31 octobre prochain.
Mieux, l'illuminé conseiller qui doit en savoir sur l'insurrection en préparation prévient qu'il y aura de grands bouleversements qui feront place à un nouveau cadre institutionnel . Une déclaration faite au grand jour et qui clarifie des menaces contre les institutions. Sous le couvert de révélations divines, l'homme s'est lancé dans une diatribe haineuse contre les forces nouvelles de l'ex-rébellion. Zahiri prophétise leur anéantissement pur et simple : Dieu va les frapper et nous en débarrasser dans les prochains jours à la manière du sort des impies chez Ezéchiel, prophétise le collaborateur de Laurent Gbagbo.
Soro Guillaume et ses hommes subiront la colère divine parce qu'ils ne se sont pas repentis d'avoir injustement attaqué la Côte d'Ivoire ; ils ne regrettent pas leur acte et refusent de déposer les armes sans condition . Le seigneur, qui a ainsi curieusement entériné toutes les thèses du Fpi sur la sortie de crise, informe les Ivoiriens par la même occasion que le patron de Zahiri Ziki, Laurent Gbagbo, le choix de Dieu , ne fera plus quinze ans mais vingt ans bien sonnés au pouvoir.
Deux données ont donc radicalement évolué : la date mythique des élections désormais inconnue, Zahiri avait fait du 31 octobre 2010 son fonds de commerce et la durée du pouvoir de Gbagbo. Une chose saute à l'?il, le Fpi est désespéré et devient davantage dangereux contre la paix dans le pays.
D. Al Seni