lundi 25 octobre 2010 par Notre Défi

Je vous remercie. Je suis Simplice Seri ZOKOU, Avocat au Barreau de Bruxelles et actuellement DDC du candidat de La Majorité Présidentielle sur les territoires de la Belgique, des Pays-Bas ou Nerderland et du Luxembourg, communément appelés Benelux. Je suis donc un ivoirien qui vit momentanément hors de son pays.

Vous êtes donc le DDC de la LMP. Comment se présente la situation dans votre circonscription électorale ?

La situation n'est pas aisée mais elle nous sera favorable. En effet, grandes ont été les difficultés pour procéder à l'enrôlement ; la CEI dans sa volonté habituelle de pénaliser le camp présidentiel n'avait mis qu'une seule machine et un seul bureau d'enrôlement à disposition pour les trois territoires précités. Inutile de vous dire que cela été un chemin de croix pour nos compatriotes pour venir se faire enregistrer. Il fallait parcourir des centaines de km pour nombre d'entre eux. De surcroît les horaires n'étaient pas adaptés à la situation du terrain ; les bureaux fermaient au moment où les gens étaient encore au travail ; ils avaient donc très peu de temps pour se faire enrôler, surtout nos partisans qui sont généralement des travailleurs. Par ailleurs, les informations étaient contradictoires quant aux pièces à fournir ; il fallait des fois fournir la copie intégrale, d'autres fois, juste l'extrait d'acte de naissance, apparemment selon la tête du pétitionnaire qui se présentait. Bref, nous avons décelé dans le chef de certains superviseurs et membres de la CEI, manifestement inféodés à la prétendue opposition, une volonté avérée de défavoriser les proches de la LPM.

Comment avez-vous pu régler ces problèmes ?

Nous avons dans un premier temps privilégié la discussion en demandant une modification des horaires et une clarification des règles d'enrôlement. Face à l'inertie de la CEI, nous avons pris nos responsabilités et j'ai moi-même dû, avec le soutien des ivoiriens procéder au blocage du processus ; ce qui a eu pour effet de débloquer comme par miracle la situation : ainsi, nous avons obtenu par exemple l'enrôlement au-delà de 19H alors qu'on prétendait que la machine ne fonctionnait pas au-delà. Cela a permis entre autres l'inscription d'un plus grand nombre de personnes.

Comment s'est déroulée à ce jour votre campagne ?

Nous avons mené une campagne de proximité et des actions plus larges. Ainsi, nous avons veillé à identifier le plus d'électeurs possible et procéder par approche personnelle pour faire passer le message de notre candidat. Nous avons aussi initié un dialogue direct avec les électeurs lors de nos passages dans les différentes zones (Liège, Luxembourg etc.) afin de recueillir les attentes des uns et des autres. Nous avons organisé ou participé à des conférences et autres débats, parfois contre nos adversaires du RHDP. Dans la province de Liège, nous sommes ainsi sortis victorieux de l'avis de tous d'un débat contre le PDCI, le RDR ayant comme à son habitude tourné casaque au dernier moment. Récemment encore, soit le 18 septembre dernier, avec mon DDC adjoint, monsieur Gueu Bernard, par ailleurs représentant du FPI en Belgique, une rencontre citoyenne a été organisée afin de prôner une campagne et une élection apaisées. Le succès a été au rendez-vous. Nos amis du RHDP ont pu s'exprimer à loisir au même titre que les membres de la société civile. Nous venons de procéder au lancement officiel de notre campagne à Bruxelles le 10 octobre dernier en présence du Ministre d'Etat LIDA KOUASSI qui a prononcé une brillante conférence sur les enjeux des élections. Je signale que nous nous sommes aussi dotés d'un siège de campagne équipé pour nous permettre d'organiser au mieux nos activités.
Que prévoyez-vous dans la dernière ligne droite menant au 31 octobre prochain ?
A ce propos, nous sommes débordés ; Nous veillons actuellement à faciliter la récupération des pièces d'identité et des cartes d'électeurs qui viennent d'arriver. Le délai expire le 29 et il faut donc se hâter. Compte tenu de l'éloignement du seul centre de retrait des cartes, nous revendiquons la possibilité pour les pétitionnaires, notamment ceux de Hollande et du Luxembourg de pouvoir encore retirer leurs pièces le jour même du vote. Dans nombre de villes, nous sommes appelés à aller entretenir les ivoiriens ; le week-end du 23 octobre est ainsi consacré à une conférence-débat et des rencontre au corps à corps à Liège, qui est le deuxième plus grand réservoir de voix après Bruxelles. Le lendemain, nous rencontrons les jeunes, les étudiants et chercheurs successivement dans deux villes universitaires dans le cadre d'une alloco party de l'électeur . D'autres délégations seront pendant ce temps dans d'autres zones, par exemple à Charleroi. A Bruxelles, nous ne sommes pas en reste puisque outre le porte à porte, des rencontres sont prévues dans divers lieux fréquentés par les ivoiriens pour porter la bonne parole, cela tous les jours, matin et soir. Toutes ces activités devraient se clôturer par une nuit électorale à Bruxelles. Une action spécifique se fait aussi en direction des européens pour contrer les habituelles intoxications de la coalition politico-militaire dite, RHDP.

Comment entrevoyez-vous l'issue du scrutin ?

De façon très positive, puisque nous n'envisageons d'autre issue que la victoire de notre candidat, notamment dès le premier tour. Nous sommes confortés par la mobilisation des ivoiriens tant en Côte d'Ivoire qu'à l'étranger même si l'adversaire ne recule devant aucun moyen, fut-il abject. Nous condamnons ainsi l'ultime diversion du RHDP qui veut encore tenir le pays en otage en remettant en cause un contrat conclu depuis 2007 entre la CEI et l'opérateur informatique SILS. C'est bien la preuve supplémentaires que ces soi-disant opposants qui abusent des ivoiriens depuis trop longtemps savent qu'ils vont perdre.

Nous sommes presqu'à la fin de cet entretien, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours ? Nous avons en effet découvert que vous êtes un militant plutôt expérimenté et actif depuis fort longtemps.

Disons que j'ai eu la chance de voir mon parcours coïncider avec la révolution politique du début des années 90 en Côte d'Ivoire. Victime déjà au Lycée classique des agissements du parti unique, j'avais été exclu pour activités subversives et séditieuses. C'est donc naturellement que j'ai pris ma part au sein du FPI, puis de la FESCI, à l'époque glorieuse des Ahipaud et autres Eugène DJUE. J'ai également tâté du journalisme au sein du fameux hebdomadaire LIBERTE mais également au sein du journal LE FEDERAL, proche de la FESCI et au lancement duquel j'ai participé au plus près. Nous avons connu cette période extraordinaire où les militants se battaient d'abord pour leur idéaux avec ce que cela implique comme sacrifices dans un contexte où l'ex parti unique faisait feu de tous bois. Mes convictions sont depuis lors restées intactes et en Europe, j'ai continué le combat tout en me formant ; toujours au sein du parti et par la suite dans le milieu dit de la société civile, surtout après l'élection du président et les violentes attaques subies par notre patrie et qu'il fallait porter le combat dans les milieux européens par le biais de conférences et autres manifestations diverses etc. Dans le même ordre d'idées, j'ai contribué avec d'autres amis d'origines diverses à créer le FARA (Forum d'actions et de réflexions pour l'Afrique), une organisation qui se veut le creuset de compétences et d'actions de développement originales au service du pays et de notre continent.

Avez-vous un message particulier à l'endroit des ivoiriens de la diaspora ?
Oui ; ces ivoiriens sont contrairement à ce qu'on pourrait croire très attachés à leur pays dont Ils ne sont que momentanément éloignés pour la plupart ; ils aspirent donc à être impliqués dans la construction de ce pays. C'est la raison pour laquelle, ils font majoritairement confiance à Laurent GBAGBO ; celui-ci n'est-il pas le seul à avoir mis en place une direction des ivoiriens de l'étranger ? Nos frères sont convaincus que seul GBAGBO peut rencontrer certaines de leurs attentes, notamment un accès plus sécurisé et plus aisé à l'habitat en Côte d'ivoire, une plus grande facilitation de leurs investissements, un meilleur accès à l'administration et aux documents administratif, l'accès aux concours publics, une représentation des ivoiriens de l'étranger dans les organes électifs etc. En tant que centre de l'Europe, Bruxelles et par delà l'Etranger se doivent donc de faire gagner Laurent GBAGBO.

Interview réalisée par Toh Bidi

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