dimanche 26 décembre 2010 par Le Post

Les Etats voisins vont organiser une médiation, avant d'envoyer une force militaire pour déloger le président battu.

Cela va bientôt faire un mois que le second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire a eu lieu. Et un mois que les Ivoiriens traversent une grave crise politique. Le président sortant, favori sur le papier, Laurent Gbagbo, s'accroche au pouvoir, tandis que le président élu, Alassane Ouattara (avec 54% des voix) essaie de gouverner depuis un hôtel (il a déjà la main sur les finances du pays, note Jeune Afrique). Un hôtel protégé par les forces de l'ONU et l'armée française. Les milices des deux camps font des raids sur les quartiers favorable à l'adversaire. L'armée (surtout les principaux généraux, qu'il a nommés) roule pour Gbagbo, la communauté internationale soutient Ouattara.

Chacun des deux adversaire utilise cet état de fait: Gbagbo dénonce un candidat imposé par l'étranger (et parle maintenant d'un "complot de l'Occident"), Ouattara tente de faire valoir la légitimité des urnes et a dans son camp Guillaume Soro, chef des rebelles du Nord, très influent dans cette partie du pays. Incapables de se mettre d'accord, les deux présidents sont dans l'impasse. Les Etats voisins, inquiets, se sont réunis dans le cadre de la communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Une médiation de la dernière chance sera organisée. Si elle échoue, les Casques Blancs, l'équivalent des Casques Bleus, mais uniquement africains, interviendront pour déloger le président battu.

Ce serait la 3ème fois que les Casques Blancs interviendraient, rappelle France Info. Ils ont déjà été déployés au Libéria, en Sierra-Léone et en Guinée-Bissau depuis 1990. L'intervention des Casques Blancs pourrait pousser une partie des troupes fidèles à Gbagbo à renoncer, mais pas toutes. La France, mise en cause pendant la crise de 2005 et qui souhaite surtout protéger les 14.000 Français qui résident en Côte d'Ivoire, se tient en retrait, souligne Jeune Afrique. "La force est une option, mais il y en a d'autres, et nous espérons trouver une solution pacifique" estime diplomatiquement l'ambassadeur de France sur RTL.


"Je crois qu'il y a une obligation d'assistance à peuple en danger, s'exclame l'écrivain ivoirien Venance Koman sur RTL. On ne peut pas laisser M. Gbagbo tuer des Ivoiriens. Il est dans une logique suicidaire. Pour ceux qui le connaissent un peu, il a eu le pouvoir, il a répété que son pouvoir vient de Dieu, que lui seul peut lui arracher. Il est convaincu qu'il a gagné, même si le monde entier pense le contraire. Ce qui peut faire bouger les choses, c'est que les soldats qui le protègent comprennent qu'ils n'ont pas intérêt à lier leur sort au sien. Mais une partie totalement fanatisé qui est derrière. Mais le vote a montré que 54% des Ivoiriens sont derrière lui. Plus on tue, plus on massacre, et plus les Ivoiriens qui le soutiennent commencent à réfléchir."

La "logique suicidaire"' de Laurent Gbagbo a déjà poussé 14.000 Ivoiriens à se réfugier à l'étranger. Difficilement, rapporte Abidjan.net, puisque les forces pro-Gbagbo empêchent ces réfugiés de passer la frontière. Dans un rapport qui ne reflète qu'une partie de la réalité, l'ONU a dénoncé 173 meurtres suite à l'élection.
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