lundi 28 fevrier 2011 par Le Repère

La démocratie a pour principe de base la pluralité d'opinions. Les media, en général, et les journaux, en particulier, concourent à l'expression de la démocratie. En Côte d'Ivoire, malheureusement, le régime du président sortant, battu au scrutin du 28 novembre 2010, par multiples artifices, veut assassiner la liberté de la presse, voire l'expression des libertés tout court, à travers le Conseil national de la presse, version gouvernement Aké N'gbo.

LES FAITS

M. Déby Dalli Gbalawoulou, président du Conseil national de la presse (Cnp) du gouvernement illégal de M. Gbagbo Laurent, a signé " la Décision 007 du 25 février 2011, portant suspension du quotidien Le Nouveau Réveil de l'entreprise de presse Les Editions Le Réveil ". Dans cette décision de suspension, il est reproché à " Le Nouveau Réveil " d'avoir rendu compte, dans son édition du mardi 22 février 2011, des exactions des Fds pro-Gbagbo ayant entraîné la mort des militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix qui étaient sortis, le lundi 21 février 2011, pour réserver un accueil chaleureux aux chefs d'Etat africains qui se rendaient à Abidjan, dans le cadre du panel de l'Union africaine (Ua). Et que dans le même article, " il est fait un état du suivi du mot d'ordre du RHDP dans certaines villes de la Côte d'Ivoire et du niveau d'exécution de ce mot d'ordre tendant à faire croire à une paralysie desdites villes. " Il est, en outre, reproché au journal d'avoir montré " des images macabres et insoutenablesallant jusqu'à en faire un décompte par commune ". Et spéculant sur le contenu des articles, Déby Dalli Gbalawoulou parle " d'incitation à la violence et à la haine envers les Forces de Défense et de Sécurité ".

NOTRE ANALYSE

Les faits, en journalisme, sont sacrés. Aussi, voudrions-nous commencer notre analyse par demander à M. Déby Dalli Gbalawoulou et à son conseil de nous éclairer :
- le lundi 21 février 2011, des militants du Rhdp, voulant aller accueillir le panel de chefs d'Etat de l'Union africaine, ont-ils été pourchassés et tués par les mercenaires, miliciens et des Fds pro-Gbagbo (car ce ne sont pas tous les éléments des Fds qui tuent impunément) dans les rues d'Abidjan ?
- Déby Dalli Gbalawoulou et son conseil n'ont-ils pas eu connaissance des chars qui sillonnaient les rues et des armes de guerre utilisées contre les militants du Rhdp aux mains nues ? Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir et plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Nous ne ferions pas l'injure à M. Déby Dalli Gbalawoulou en disant qu'il n'a pas parcouru la presse du mardi 22 février 2011. Sinon, il aurait découvert, je ne parle pas des commentaires pervers qu'il étale dans sa décision pour noircir Le Nouveau Réveil, que tous les journaux ivoiriens, sans exception, la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti), des chaînes étrangères telle Radio France internationale (Rfi) et Onuci.fm ont parlé d'armes de guerre de type Rpg 7, de lance-roquettes, de kalachnikov, d'usage de gaz lacrymogènes, etc. Et, il y a eu mort d'homme, M. Déby Dally Gbalawoulou ! Doit-on, pour faire plaisir à M. Gbagbo, taire cela ? Tous unanimes à parler d'usage disproportionné de la force contre des manifestants aux mains nues. Sauf, le Conseil national de la presse, version Ouattara Gnonzié- Déby Dally Gbalawoulou.
La simple conclusion que l'on peut tirer, suite à l'analyse sommaire que nous venons de faire, est que la décision de Déby Dally Gbalawoulou a été rédigée avec une mauvaise foi disproportionnée. Il fait des commentaires malveillants de nos écrits, mais il ne nie pas les faits. Si, en son âme et conscience, la main sur le c?ur, sur la Bible ou le Coran, il peut affirmer que des militants du Rhdp ne sont pas tombés sous les balles assassines des Fds pro-Gbagbo, alors sa décision aurait quelque consistance. Hélas, étant en mission pour votre clan, il aura, tout simplement, perdu toute notion d'impartialité. Et, c'est dommage qu'une décision d'une telle gravité pue autant de mauvaise foi surnagée d'un harcèlement morbide.

NOTRE POSITION

Nous voudrions prendre l'opinion nationale et internationale à témoin sur le caractère liberticide de la décision de Déby Dalli Gbalwoulou de suspendre Le Nouveau Réveil pour six (6) jours et du plan machiavélique que le clan Gbagbo concocte pour fermer tous les journaux du Collectif des journaux pour la sauvegarde des acquis du 28 novembre 2010 qui ne lui sont pas favorables. Cette décision est aussi attentatoire à la vie des travailleurs d'une entreprise et à la vie de l'entreprise elle-même.
Depuis sa nomination à la tête du Conseil national de la presse, version Ouattara Gnonzié, il y a à peine un mois, Déby Dalli Gbalawoulou n'a fait que multiplier les entraves au bon fonctionnement du Nouveau Réveil : avertissement, blâme, convocations abusives à la police criminelle, amende pécuniaire, pour en arriver à la suspension temporaire de six (6), prélude, assurément, à une suspension définitive des Editions Le Réveil. La direction générale de Le Nouveau Réveil aurait pu rejeter cette décision d'autant plus qu'elle n'émane pas du gouvernement légal et légitime de M. Alassane Ouattara. Nous ne l'avons pas fait pour deux raisons principalement :
1) préserver la vie des travailleurs du " Nouveau Réveil ". Nous savons que le bord politique auquel appartient le président du Cnp appartient et pour lequel il est en mission est capable de violence et de violence inouïe. Une vie n'a pas de prix !
2) Le Nouveau Réveil ne veut pas donner l'occasion à Ouattara Gnonzié et à Déby Dalli Gbalawoulou de lui faire porter la responsabilité de la guerre du déchirage des journaux pour ne pas en rajouter à la situation déjà dramatique de notre pays.
Ceci étant, la direction générale de Le Nouveau Réveil voudrait, une fois encore, attirer l'attention des Ivoiriens et de tous les défenseurs des libertés sur le danger qui plane sur tous les journaux recensés du Collectif des journaux pour la sauvegarde des acquis du 28 novembre 2010 qui ne rament pas dans le même sens que le clan-Gbagbo. Toutefois, Le Nouveau Réveil continuera à faire son travail selon la déontologie du métier de journaliste, et ce, au regard des lois de la République de Côte d'Ivoire, principalement la Loi N° 2004-643 du 14 décembre 2004.
Fait à Abidjan, le 27 février 2011
Denis Kah Zion
Directeur général et Gérant
De " Le Nouveau Réveil "


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