mardi 17 mai 2011 par Nord-Sud

Vous faites partie des cadres qui ont travaillé à la création du Rhdp. Que pouvez-vous dire sur le rôle qui a été le vôtre ?

J'ai participé à toutes les réunions préparatoires au sein du Pdci (Parti démocratique de Côte d'Ivoire, ndlr). Nous avons travaillé sur les textes sur la base desquels la plate-forme a été signée à Paris. Je n'étais pas présent à cette ultime étape parce que j'avais des responsabilités liées à mes fonctions au parlement. Tous ces travaux se sont faits sans bagarre. Parce que les enfants d'Houphouet-Boigny que nous sommes avaient compris qu'il ne fallait pas rester les bras croisés et regarder l'héritage de leur père détruit par d'autres. Il y a un proverbe arabe que j'aime bien qui dit qu' on se bat entre frères contre les cousins et avec les cousins contre les autres. L'idée du Rhdp a été acceptée de tous y compris la base. Sauf ceux qui se voyaient perdants parce qu'étant des amants d'occasion s'en sont offusqués.

Qui a eu l'idée de la création du Rhdp?

Lorsqu'après Marcoussis et toutes les autres discussions, nous nous sommes battus pour des histoires de postes, le président Ouattara a demandé au président Bédié de prendre le-devant pour que nous les enfants d'Houphouet-Boigny nous nous retrouvions. Celui que le président Ouattara a chargé de porter le message, c'était Paul Akoto Yao, qui était alors le porte-voix de l'Udpci (Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire, ndlr). C'était en marge du sommet d'Accra. C'est après cela que les contacts ont été établis et les tractations ont commencé. Nous nous y sommes tous investis parce que, personnellement, j'y adhérais pleinement.

Qu'est-ce qui explique que le Rhdp a décidé d'aller au premier tour de l'élection présidentielle avec quatre candidats ?

Nous sommes d'accord au sein d'une alliance. Qui est avant tout une alliance politique. De ce fait, chacun apporte son expérience. Dès le départ, nous avons compris que si nous décidions d'avoir un candidat unique dès le premier tour, nous perdrions l'élection.

Pourquoi ?

Parce qu'avec un seul candidat, l'adversaire n'aurait eu qu'à concentrer son énergie sur lui seul. Naturellement, il est plus fort avec un candidat qu'avec quatre en face. Je me suis donc battu, avec d'autres, pour que nous ayons quatre candidats. Ainsi, chacun dans sa zone pouvait-il plus facilement battre en brèche les arguments du camp d'en face. Je crois que la suite des événements nous a donné raison.

Entretien réalisé par Bamba K. Inza

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