vendredi 8 juillet 2011 par Le Temps

A la faveur de la cérémonie de récompense du Prix sport-ivoire ? Orange Côte d'Ivoire le 28 juin 2011, Gervinho père, Yao Kouadio Emmanuel, s'est prêté volontiers, à nos questions. Sans détours, il a répondu à toutes nos interrogations. Parcourez plutôt ses déclarations.

Votre fils, Gervinho, en plus de sa belle saison avec Lille, vient de remporter le Prix sport-ivoire-Orange Côte d'Ivoire. Vous êtes un père comblé
Les mots me manquent. (Il a le sourire large). Je ne sais quoi vous dire. Ma joie est tellement grande. C'est pareil pour sa maman (superbement mise, elle est assise à ses côtés sirotant un jus de fruit). Je suis tout simplement content. Gervais a fait une saison remarquable. C'est ce qui lui vaut cette récompense. Et je souhaite qu'il continue sur sa lancée. Je prie Dieu le Tout Puissant pour qu'il soit en bonne santé afin qu'il continue de faire honneur à notre pays la Côte d'Ivoire. Que tout se passe bien pour que la saison prochaine soit encore plus belle.
Que ressentez-vous lorsque vous le voyez jouer à la télévision ?
Je prends beaucoup de plaisir à le regarder jouer. Lorsqu' il joue, je ne me lève pas tant que le match n'est pas fini. Surtout je ne veux pas qu'on me dérange. Et quand il marque un but, je jubile tout comme lui-même le fait. Et toute la famille fait comme moi. Mais sa mère, elle a peur quand il est victime d'un acte d'anti jeu ou d'un mauvais tacle. Mais il ne fait pas mieux que moi quand j'avais son âge (il rit aux éclats).
Voulez-vous dire que vous avez été aussi footballeur ?
Oui. Et comme je viens de vous le dire, je jouais nettement mieux que lui à mon époque. Et donc lorsque je le vois dribler et marquer des buts, je me dis voilà quelqu'un qui veut jouer comme moi. Mais il ne m'égale pas. Il veut, à tout prix, faire mieux que moi mais il n'y arrive pas (rires).
A quel poste jouiez-vous ?
Je joue au même poste que lui. J'étais un grand attaquant. Et j'étais craint par tous les défenseurs. Parce chaque fois que j'ai la balle au pied (Il coupe tout en riant). Je marquais beaucoup de buts. Et de très beaux buts.
Dans quelle équipe aviez-vous évolué ?
Il faut dire qu'à notre temps, on jouait pour se faire plaisir. Chaque fois que je suis sur le terrain, mon objectif, c'était de faire plaisir au nombreux public qui s'est déplacé à cause de moi, à cause de mes dribles. J'ai joué au Sacra national (Sacraboutou Sport de Bondoukou, l'une des plus belles équipes de l'intérieur dans les années 1970). En ce moment c'était une grande équipe. J'avais joué également dans l'équipe de la Palmindustrie à Tabou. C'est là-bas même qu'il est né. Il est né lorsque j'étais au sommet de mon art.

Etes-vous vraiment sûr qu'il n'est pas plus fort que vous ?
Le football de maintenant n'est pas comme celui d'avant. Maintenant les entraîneurs sont très forts. Ils réussissent à transformer qualitativement un joueur qui a de très bonnes dispositions. Et Gervais est encore jeune. Surtout qu'il va changer de championnat cette saison, Dieu est grand, je sais qu'il sera encore plus fort. Et donc qu'il fera mieux que moi (il rit).
Comment voyez-vous son avenir ?
Je me fie à Dieu. C'est lui seul qui décide de tout. Je prie beaucoup, toutefois, pour qu'il soit toujours en bonne santé pour qu'il devienne un très grand footballeur pour son pays la Côte d'Ivoire. Je prie pour qu'il remporte plusieurs Coupes d'Afrique (la Can) avant la fin de sa carrière. Et je suis certain qu'il y parviendra.
Vous avez d'autres fils. Voulez-vous qu'ils laissent l'école pour ne suivre que les traces de Gervinho ?
Pour l'heure, il y en a qui vont à l'école. J'ai huit enfants : quatre filles et quatre garçons.
Gervais est-il l'aîné ?
Non. Il est le deuxième de la famille. Il a une aînée à qui il vient d'offrir un splendide salon de coiffure. A travers votre journal, je l'en remercie infiniment. Il s'occupe bien de toute la famille.

Parmi les garçons, il y en a-t-il qui joue au football comme lui ?
Oui, le cinquième. Il est actuellement dans le centre de formation de Jean Marc Guilloux, au Mali. On dit de lui qu'il sera plus fort que Gervais. Mais franchement je ne l'ai pas encore vu jouer. On attend de voir. Je ne peux que lui souhaiter bonne chance afin qu'il suive les traces de son grand-frère Gervais.
Que pensez-vous du Prix sport-ivoire ? Orange Côte d'Ivoire qui récompense le meilleur professionnel ivoirien depuis 6 ans maintenant?
Je remercie ceux qui l'ont mis sur pied. Il permet à nos enfants qui jouent au football de se donner à fond dans leurs équipes respectives. En plus on dit que le même monsieur (Coulibaly Mahama, ndlr) a créé une fondation pour aider les gens qui sont en difficulté. C'est vraiment bien.
Interview réalisée par
Eugène Djabia

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