mercredi 24 aout 2011 par L'expression

Dans cette interview, le directeur général adjoint de la Sib revient sur les pertes subies par sa filiale lors de la crise postélectorale, mais aussi tout sur le partenariat avec les transporteurs pour le renouvellement du parc auto.

Nous estimons les pertes et manques à gagner entre quatre et cinq milliards de Fcfa

Q : La semaine dernière à Adjamé, vous disiez que la Société ivoirienne de banque (SIB) se veut une banque universelle et de proximité ?

R : C'est-à-dire que c'est une banque qui offre des produits et services à tous les segments de clientèle. Notre cible de clientèle part du particulier jusqu'au gros corporate en passant par ceux que nous appelons les PACTE, c'est à dire les Professionnels (architectes, avocats, médecins, pharmaciens, ), les Artisans, les Commerçants et les Très petites entreprises, en couvrant aussi les PMI/PME. Proximité parce que nous voulons que le client soit au centre de notre activité. Nous allons vers le client en termes de disponibilité de nos agents et aussi de développement du réseau.

Parlant de proximité, vous avez noué un partenariat avec les transporteurs, 5 milliards ont été décaissés pour le renouvellement du parc auto, comment en êtes-vous arrivé à ce mariage et quelles sont les garanties que la Sib a ?

La Banque à travers le groupe Attijariwafa bank a confiance en l'économie de ce pays. C'est la première garantie, parce que pour faire un crédit c'est d'abord la confiance. Cette confiance aidant et après discussion avec notre partenaire CFAO, nous nous sommes engagé sur ce segment, qui ne suscite pas l'intérêt des banques. Nous avons fait une structuration très simple. Nous avons 2 partenaires dans cette opération qui sont le Ministère des Transports qui nous appui en termes de tout ce qui est démarche administratives et la réalisation de ce que nous prendrons comme garantie et le groupe CFAO à travers sa filiale SARI. Nous avons foi en la politique du Gouvernement et particulièrement du Ministre des Transports, Monsieur Gaoussou Toure.

Vous avez annoncé 5 milliards comme première ligne de crédit, le ministre Toure Gaoussou a annoncé que 4 milliards de Fcfa ont servi à acheter les 112 premiers véhicules, pouvez-vous expliquer la différence d'écart ?

Avec l'accord du Conseil d'administration et du dg, Nous avons émis une première enveloppe globale de 5 milliards de Fcfa. Sur ces 5 milliards, 4 milliards ont fait l'objet d'utilisation. Signalons qu'avant de signer le protocole nous avons commencé à travailler en amont avec les partenaires. Nous avons reçu un certain nombre de projet qui sont à l'étude.

Il est dit que ceux qui ne seraient pas à jour de leurs créances se verront retirer les véhicules, mais vous-même quelles garanties avez-vous pour pouvoir amortir les coûts ?

Dans le process que nous avons mis en place avec le ministère et notre partenaire, c'est de prendre le nantissement de gage du véhicule. Le transporteur qui ne sera pas à jour se verra retirer son véhicule. La structuration du produit fait que le véhicule financé reste saisissable jusqu'au remboursement total.

Votre partenariat intervient alors que nous sortons de crise, est-ce que vous n'avez pas subi des préjudices et à combien cela pourrait être chiffrés et est-ce que l'actionnariat a changé ?

La Sib comme tous les agents économiques a pâti de cette crise. Nous avons perdu quatre agences et trois coffres forts. Cela se chiffre à peu près autour d'un milliard. Il faut aussi signaler que conformément à la décision de l'APB, nous avons reversé aux clients un certain nombre de commissions. Ces reversements se chiffrent à environ 800 Millions de F.CFA. Les pertes indirectes. C'est-à-dire que n'ayant pas travaillé un certain temps, nous avons un manque à gagner au niveau de l'activité. En dernier ressort nous avons des clients qui ont subis des pillages. Nous allons essayer de voir comment les aider, mais la situation de certains est alarmante. En gros nous estimons les pertes et manques à gagner entre quatre et cinq milliards de Fcfa. L'Etat détient toujours 49% et le Group Attijariwafa bank, 51% des actions. Mais nous avons un nouveau Président de Conseil d'Administration, Monsieur N'DIA Coffi Georges. L'Etat reste toujours présent avec trois administrateurs.

Dans certains établissements financiers des employés ont reçu des demandes d'explication pour avoir outrepassé les consignes de la direction lors de la crise en février, en a-t-il été de même chez vous ?

Heureusement, nous ne sommes pas dans la situation de certains confrères. Nous n'avons pas été ouverts, par conséquent aucun n'employé n'a travaillé. Une semaine après la réouverture, quasiment tout le staff a repris. Le directeur général Mounir Oudghiri a eu l'occasion de le faire. Nous profitons pour exprimer encore une fois notre solidarité aux confrères qui ont été ouvert de force.

Nous savons que les salaires des militaires ne sont plus virés à travers les banques, cela ne constitue-t-il pas un préjudice ?

Effectivement cela pose un préjudice que les salaires ne soient pas passés par les circuits bancaires. Comme tous les agents économiques, ils ont contracté des engagements avec les banques et pendant quelques mois ils sont payés directement à la caisse. Le système bancaire se trouve donc dans l'impossibilité de prélever les échéances de remboursement des crédits contractés. Nous allons discuter avec les Ministres de l'Economie et des Finances, de la Défense et les concernés eux-mêmes pour voir comment nous pouvons rattraper cela.
Le dernier bilan du groupe dégage un résultat net de 2, 2 milliards d'Dirham avec plus de 2 205 agences, 408 millions de clients, qu'est-ce qui fait la force du groupe ?

C'est sa croyance en l'Afrique qui est sa zone de développement naturel. C'est un groupe dynamique avec un plan stratégique innovant, des implantations sont réfléchis avec à chaque fois, une volonté de jouer un rôle de leader.

La côte d'ivoire sort progressivement de la crise, il y a un besoin énorme en financement, que comptez-vous faire et combien comptez-vous investir dans les cinq années à venir ?

C'est difficile de dire combien nous allons investir dans les cinq ans. Nous finançons les projets qui nous sont soumis. C'est plutôt aux entrepreneurs de monter des dossiers viables. La Sib est prête à jouer son rôle de banque qui favorise le développement en Afrique et particulièrement en Côte d'Ivoire. Nous sommes prêts à mettre les moyens pour accompagner les acteurs économiques bien organisés et qui méritent notre confiance. La Sib avec à sa tête Monsieur Mounir Oudghiri se tient à la disposition de ses clients

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