lundi 19 septembre 2011 par Autre presse

Invité de l'émission RTI 1 RECOIT sur la Première chaine de la télévision ivoirienne ce Mardi 13 Septembre 2011, M. Koné Mamadou, Secrétaire National à la Reconstruction et à la Réinsertion, s'est prêté en direct, pendant 90 minutes à une série de questions de journalistes et de téléspectateurs. Objectif : tenter de convaincre les uns et rassurer les autres sur les enjeux et défis de la reconstruction et de la réinsertion en Côte d'Ivoire après dix années de crise.

Reconstruire quoi? Réinsérer qui? Dans quel délai ? Quand et comment? Autant de questions que tous les ivoiriens se posaient et autour desquelles s'est articulé le débat.

Face à l'animateur vedette, M. Traoré Abou, accompagné de Mademoiselle Evelyne Deba de la RTI et M. Pascal Soro de Fraternité Matin, M. Koné Mamadou a fait la démonstration d'une maitrise totale de son sujet, laissant parfois l'impression d'être seul sur le plateau.

D'entrée de jeu, il plante le décor en présentant les contours de l'activité du Secrétariat National, à la tête duquel il a été nommé depuis seulement treize mois maintenant. Les attributions, les missions et le cadre institutionnel de fonctionnement du SNRR sont passés au crible, avec un accent tout particulier sur la mission d'orientation de la politique gouvernementale en matière de reconstruction et de réinsertion. Sur ce chapitre, le Secrétaire National a tenu, en outre, à préciser, pour rassurer les Ministères techniques, que son rôle est un rôle de coordination essentiellement. Rôle qu'il entend jouer pleinement pour permettre à tous ses partenaires de mener leurs actions spécifiques de reconstruction et de réinsertion dans la solidarité et la cohérence. Pour cela, il a réaffirmé sa volonté de réactiver des instruments techniques déjà existants comme le Comité Interministériel pour la reconstruction (CIREC) et le Comité Interministériel pour la Réinsertion (CIR), deux plateformes d'échanges et de partage entre les différents Ministères. Pour lui, l'ambition du Président de la République de créer deux cent milles emplois par an, pendant les cinq premières années de son mandat, est une exigence que chaque département ministériel doit contribuer à satisfaire. Mais il faut le faire de la manière la plus rationnelle possible, en s'appuyant sur des données fiables. C'est pourquoi, ajoutera-t-il, après avoir réuni en Septembre 2010 à Yamoussoukro, tous les acteurs du monde de la reconstruction pour déterminer les grandes orientations stratégiques en la matière, le SNRR vient de lancer, en partenariat avec le BNETD, des études prospectives, non seulement pour évaluer toutes les infrastructures détériorées par la guerre et qu'il faut réhabiliter, mais surtout pour définir une cartographie des opportunités d'emplois sur toute l'étendue du territoire national. De quoi permettre au Gouvernement de bien maitriser sur le long terme, tout le processus de reconstruction post crise en termes de choix des localités et secteurs d'activités propices à la création d'emplois durables. Insistant sur la pérennité des projets et programmes, M. Koné Mamadou a mentionné l'existence, dans chaque région de Côte d'Ivoire, de ce qu'il a appelé le Comité Consultatif Régional (CCR) : un organe représentatif des populations, qui a pour mission de recueillir et d'analyser leurs besoins réels en réinsertion, avant de les acheminer vers les structures compétentes du SNRR chargées de la conception et de l'élaboration des projets.

Pour répondre aux préoccupations, nombreuses des téléspectateurs sur les potentiels bénéficiaires des projets et programmes de reconstruction et de réinsertion, M. Koné Mamadou a recadré les choses en marquant une nette différence entre le SNRR et les Programmes de réinsertion communautaire comme le PNRRC, par exemple. Et de préciser que les actions du SNRR, en lien avec l'Agence Nationale de la Réinsertion et de la Reconstruction (ANARREC), maitre d'ouvrage délégué pour la mise en ?uvre des projets, s'adressent à l'ensemble de la population civile, victime des effets de la guerre.

Un autre sujet de grand intérêt pour le public, ayant suscité beaucoup d'interrogations, c'est la mobilisation des ressources pour soutenir la politique nationale de reconstruction et de réinsertion. Sur ce sujet, le Secrétariat National s'est montré particulièrement rassurant. Il a d'abord fait état de ses nombreuses démarches auprès de partenaires divers pour les impliquer plus fortement dans le processus de reconstruction post crise. M. Koné Mamadou a même annoncé avoir réussi à réunir toutes les Agences du Système des Nations Unies autour d'un programme intégré de reconstruction et de réinsertion initié par le SNRR. Programme qui devrait, selon lui, démarrer très prochainement dans la région du Sud Sassandra, plus précisément à SAGO, un village entièrement détruit après le passage de Mercenaires libériens. Des témoignages diffusés au cours de l'émission semblent d'ailleurs confirmer la disponibilité des Agences de l'ONU, comme la FAO et le PAM, par exemple, à travailler en synergie. Ce qui confère une dimension internationale à la démarche du SNRR.

Au terme des 90 minutes de prestation du Secrétaire National à la Reconstruction et à la Réinsertion, une chose est à retenir, qui justifie l'existence même du SNRR. Si le Gouvernement veut réussir le pari du million d'emplois durables prévus pour les cinq prochaines années, il lui faut procéder au plus vite à un renforcement des capacités en matière de reconstruction et de réinsertion, dans les deux domaines que sont la coordination et la mobilisation des ressources. Il s'agira ainsi, grâce, à une politique de reconstruction et de réinsertion volontariste et maitrisée, de permettre à la Côte d'Ivoire d'amorcer le redémarrage économique nécessaire à sa transformation en pays émergent à l'horizon 2020.

SERCOM SNRR YEDE

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