Par Kouadio Norbert (saintnorbertkouadio@yahoo.fr)
Le FPI qui n'a pu faire le deuil de la chute de Gbagbo, ne sera pas de la compétition cette fois-ci, pour occuper le rang qui est le sien. Il est donc resté dans sa logique de ne pas participer à ces élections tant que son leader sera aux mains de la justice, malgré les concessions qui lui ont été faites. Du coup, la possibilité d'occuper le plus grand nombre de sièges, fait du RDR et du PDCI les grands favoris. Et pour y parvenir, chacun ira de sa méthode pour s'adjuger ce fauteuil tant convoité. Ainsi, sans se voiler la face, on va assister à un duel sans merci entre ces deux frères ennemis pour ces postes à enjeu. C'est pour quoi, le PDCI qui a laissé échapper la présidence de la république aux mains du RDR, via l'alliance RHDP, n'entend pas faire dans la dentelle pour battre le record des sièges de cette institution. Et Bédié qui en est conscient et qui l'a si bien compris, à opéré les choix qu'il faut dans les différentes régions pour mettre à la disposition des candidats, les moyens qu'il faut pour tenir ce pari. Galvanisés, des inspecteurs du parti ont relayé les consignes en direction des bases urbaines, rurales, locales et régionales, afin que les militants se tiennent prêts à jouer leur partition. Ce qui laisse entrevoir que le PDCI ne fera pas de la figuration aux côtés du RDR qui, allié, sans gêne, audacieux et déterminé dans ses ambitions, se veut triomphant. Néanmoins, dans cette série que nous voulons réfléchie, ces deux partis, surtout le RDR, pourront-ils contenir leurs militants afin de ne pas transposer sur le terrain de la compétition, les petits contentieux nés de la dernière décision des uns et des autres, à aller en compétition sous leur bannière politique ? En la matière, certains impressionnistes politiques soutiennent ne pas en douter, même si le RDR pour des questions d'intérêts à défendre, a prêté le flanc à des Ex-forces nouvelles pour prévenir des éventualités. Cependant, le PDCI qui se veut leader de tous les partis politiques de Côte d'Ivoire, doit se méfier des alliances contre-nature, à l'image de celle du RDR et des Forces nouvelles. Ainsi, si d'aventure, certains militants engagés dans cette compétition, voudraient lui proposer des ?'mains d'associations ?' à des fins stratégiques pour laminer le RDR. Il doit s'en méfier. Parce qu'en définitive, ces genres d'alliances finissent toujours par effriter à la longue les relations. Et le PDCI qui a une idéologie à défendre et à pérenniser, ne se hasardera pas à prendre de tels risques, tout comme le RDR qu'on dit être champion en la matière. Et on ose croire que les militants du RDR ont compris qu'il ne s'agira pas de casser pour réduire à néant les efforts du parti. Mais de favoriser le jeu démocratique dont ils sont les grands bénéficiaires aujourd'hui. Une sensibilisation vaudra donc son pesant d'or pour que le l'enjeu ne tue pas le jeu. La raison en vaudra aussi la peine pour tous ces militants qui verront en compétitions leurs candidats respectifs, le 11 décembre prochain. Car à vaincre sans périr, on triomphe sans gloire. Et convaincu que la victoire ne sera pas facile pour tout le monde, le RDR s'est déjà donné les moyens palliatifs pour prendre le maximum de sièges afin de ne pas apparaître comme un simple faire-valoir aux côtés du PDCI, son allié d'hier lors des présidentielles. Et s'il ne réussit pas ce pari en ayant la majorité au parlement, le RDR aura raté sa vocation d'aider son mentor Ouattara à exécuter son programme de gouvernement. Connaissant donc l'endurance, l'abnégation et l'engagement des animateurs de ce parti, le RDR qui n'entend pas rester en si bon chemin, saura tirer l'angle mort pour couronner sa longue marche vers le pouvoir d'Etat. A l'image de ce militant euphorique à la victoire de son parti, lors des présidentielles qui affirmait que ?'si le RDR n'existait pas, il aurait fallu le créer''. Difficile sera donc le pari de dire qui en sortira vainqueur. Mais tout paraître que le RDR sera au perchoir. Cependant, le PDCI qui digère mal encore de ne pas avoir eu le poste qu'on lui a promis, mettra tout en ?uvre pour contrôler l'hémicycle afin de dicter sa loi. Parce qu'après tout, il a du talent à revendre pour reconquérir le pouvoir. Voilà le principal enjeu de ce scrutin à objectif variable, où les cardiaques n'ont pas leurs places.