mardi 22 janvier 2013 par Le Nouveau Courier

Cette fin de semaine du 19 janvier 2013 restera marquée par deux événements non moins importants : l'arrestation et l'extradition vers la Côte d'Ivoire de l'ex-ministre Charles Blé Goudé, pro-Gbagbo, et leader du nouveau parti politique, le Cojep d'une part. Et d'autre part, la transformation du Cri panafricain de M. Abel Naki, anciennement mouvement ou association patriotique des Ivoiriens de France, pro-Gbagbo lui aussi, en parti politique au même sigle.
On retiendra que les leaders de ces deux situations ont en commun de mener le combat de la souveraineté des peuples africains, thème de prédilection du président Gbagbo, ont battu ou continuent de battre le pavé pour sa cause, ou sont membres de sa grande coalition de campagne 2010 appelée LMP...
Mais ils ont aussi et surtout en partage de ne pas être des militants avérés du FPI, donc non soumis à sa déontologie ou à sa doctrine politique.
Non comptables également de ses erreurs politiques passées et assumées, celles ayant consisté à renier le fieffé militant du parti au profit du nouvel allié, au nom d'une pseudo politique d'ouverture. Et non comptables enfin de ses stratégies présentes ou futures, en vue de la reconquête du pouvoir d'Etat...
Ainsi, comme toute association à caractère privé mais dont le but est de conquérir et exercer le pouvoir d'Etat, le FPI, notre parti, devra se résoudre à affronter ces deux partis politiques (et les autres) à d'éventuelles élections pour le prochain contrôle de l'appareil d'Etat...
Il faut en prendre acte. Ni au propre ni au figure. Tout en leur sachant gré de nous avoir aidé à porter notre voix à un moment donné des innombrables crises traversées.
Seulement, à l'image du "budget sécurisé" de feu le ministre d'Etat Paul Antoine Bohoun Bouabré, le FPI devra en tirer la plus que salutaire leçon de ne compter d'abord que sur ses propres militants, en tout temps et en tout lieux. Ceux-là mêmes qui se dévouent corps et âme au parti, qui lui restent et resteront fideles contre vents et marrées.
Ceux-là aussi qui sont au FPI, non pas pour un homme, fut-il Gbagbo Laurent, mais bien plus pour son idéologie et sa vision d'avenir... Ceux-là enfin qui font de la politique par et pour le compte du FPI sont prêts à assumer son héritage, quel qu'il fut, et à forger avec lui son destin pour les générations futures.
Bref, mettre à contribution toutes ces compétences avérées du parti disséminées sur le territoire national et international et qui ne demandent qu'à lui être utiles, le servir et porter ses aspirations en toute honnêteté, avant de s'adonner à une promotion tout azimut des alliés. Non pas qu'il faille se passer des alliés, loin s'en faut, mais recourir systématiquement aux ressources humaines internes avant toute chose. Car chaque jour qui passe nous donne la preuve qu'une alliance politique se fait et se défait, au gré des ambitions ou des opportunités du moment.
Ne pas les anticiper pour les uns et savoir les saisir pour les autres ne saurait ni moins ni plus être assimile à une trahison... C'est la realpolitik, comme dirait quelqu'un.
Seule la promotion des cadres internes du parti, où qu'ils soient et d'où qu'ils viennent, peut s'avérer être une solution d'anticipation à ce genre de situations qui, malheureusement, nous guettent encore à divers niveaux de responsabilité. Mais pour le reste, la lutte continue pour les idéaux communs. Et Charles et Abel doivent savoir que nous sommes de c?ur avec eux, dans la douleur comme dans la joie.

Modeste Lago
Membre du comité central du FPI

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