mardi 12 fevrier 2013 par Radio Nederland

A Abidjan, si la participation de l'équipe ivoirienne n'a pas suscité de l'engouement comme au cours des précédentes éditions de la CAN, son élimination, elle, fait l'objet de thèses aussi folles que comiques.

Par Selay Marius Kouassi, Abidjan

Le même soir de l'élimination de la Côte d'Ivoire en phase de quarts de finale contre le Nigéria, les choix tactiques de Sabri Lamouchi, l'entraîneur de la sélection ivoirienne, ont très vite été mis au banc des accusés, ce qui est, en soi, souvent le genre de réaction attendu.

"Lamouchi aurait dû ne pas faire jouer Didier Drogba en première mi-temps, comme il l'a fait contre la Tunisie. Drogba n'était pas au mieux de sa forme, il était au repos depuis des mois après avoir joué seulement quelques matchs dans un championnat chinois qui a un très faible niveau" affirmaient quelqu'uns.

Pour d'autres, c'est plutôt la défense qui n'a pas tourné, du fait que l'entraîneur ait classé en défense des joueurs en tenant compte de leur renommée plutôt que de leur performance du moment.

Magouille de la Fédération

Pour bien d'autres encore, c'est directement la faute de l'entraîneur (et pas de ses choix) qui, quoique n'ayant pas "la poigne et la carrure nécessaires pour coacher une équipe de la trempe des Eléphants"n à quand même réussi à se faire recruter. Les défenseurs de cette thèse ont vite fait de flairer "un deal" entre la FIF ? la Fédération ivoirienne de Football ? et Sabri Lamouchi. "Comment peut-on recruter un entraineur de football [Sabri Lamouchi] qui vient juste d'obtenir son diplôme et qui n'a jamais eu à entraîner une équipe auparavant ?", s'interrogèrent-ils.

On a comparé aussi François Zahui, l'entraineur ivoirien qui a conduit la Côte d'Ivoire à la finale de l'édition de la CAN 2012, à Sabri Lamouchi. "François était notre frère ivoirien, il ne coutait que 3 000 000 de FCFA [4573,8 euros] par mois à la FIF. Il n'a perdu aucun match et a conduit l'équipe en finale. Lamouchi, lui, coûte non seulement 130 000 000 de FCFA [198200,94 euros], mais ne peux pas franchir l'étape des quarts de finale. Pourquoi la FIF n'a pas conservé François ?"
La pression des politiciens
"Qu'est ce que le ministre des Sports et autres autorités politiques avaient à suivre l'équipe nationale partout, même à l'étranger, depuis la phase des matchs de préparation, en la suppliant à chaque fois de faire de son mieux pour gagner ses matchs afin d'apporter la victoire et le trophée aux Ivoiriens ? Tout ça, ça mettait trop de pression aux joueurs", ont fait remarquer plus d'un.

Réel soutien ou tentative de capitalisation de la renommée des footballeurs à des fins politiques, "les politiciens ont marqué les Eléphants à la culotte", s'est indigné un analyste sportif pour qui "l'omniprésence" des politiciens dans les quartiers de l'équipe nationale a eu un "impact psychologique sur les joueurs et sur leur rendement aussi."

Et vlam la thèse du "Juju" : le fétiche africain
Pour la énième fois, pour justifier la déconvenue de l'équipe ivoirienne, la thèse du "gris gris" africain a refait surface ; largement reprise sur les réseaux sociaux, dans la presse locale et dans les discussions.
La légende raconte que la victoire des Eléphants contre les Black Stars du Ghana à la CAN 1992, au Sénégal, n'aurait pas été possible sans le "soutien mystique" des vieillards d'Akradjo. ... suite de l'article sur Autre presse

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023